2h20 pour un trajet Paris-Strasbourg, 45 minutes pour rejoindre Reims. Attendu depuis plus de vingt ans, le TGV Est a accueilli hier ses premiers voyageurs. Salués à l’arrivée par le maire UMP Fabienne Keller et Guillaume Pépy, directeur général de la SNCF, les prmeiers clients de la ligne Est ont été reçu en fanfare et ont eu le droit à une distribution de Bretzel, le célèbre gâteau salé alsacien.
Les voyageurs ont rejoint la ville en traversant le nouveau hall, encore en chantier, de la gare: une verrière de 150 mètres de long et 23 mètres de haut qui recouvre comme une bulle ovoïde la façade de l'édifice classé, inauguré en 1883 sous Guillaume II, le dernier empereur d'Allemagne.
Cette nouvelle ligne ferroviaire est la première à faire circuler les TGV français d'Alstom et les ICE allemands construits par Siemens. C’est également la première ligne européenne en terme de vitesse : 320 km/h.
Pas moins de 5,5 milliards d’euros ont été nécessaire à sa construction. 4,2 milliards pour l'infrastructure et 1,3 milliard pour le matériel roulant, la création de trois gares nouvelles et la rénovation de 21 gares dans les centres des villes.
C’était également la première fois que les collectivités territoriales participaient, au côté de l’Etat, au financement d’une ligne. Le Luxembourg et l'Union européenne, se sont également associés au tour de table.
La SNCF, qui juge cette ligne peu rentable, prévoit une fréquentation de 11,5 millions de voyageurs par an dès le démarrage, soit une hausse de 65% de la fréquentation sur les destinations desservies. L'entreprise publique table sur un premier bénéfice d’ici quatre ou cinq ans.
Cependant, même si cette prouesse technologique est largement saluée, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) regrette la disparition totale des trains Corail Paris-Nancy et Paris-Metz, « qui assuraient avec souplesse des relations de cabotage et satisfaisaient les voyageurs peu pressés ou peu argenté », est-il indiqué dans un communiqué. Les associations de défense des voyageurs regrettent également « la hausse brutale des tarifs par rapport à ceux des trains Corail précédemment en service (de 30% à plus de 60% selon les relations, la classe et la période horaire) », mais observent qu’il s’agit d’ « un problème national et non régional ».
