12 milliards d’euros pour 2007. Contrairement aux objectifs étatiques, le « trou de la Sécu » devrait se creuser en 2007. Le déficit de la Sécurité Sociale était ressorti à 8,7 milliards d’euros l’année dernier et le gouvernement tablait sur 8 milliards pour 2007 dans son Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Les prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) d’ « un retour à un déficit très élevé », de l’ordre de 12 milliards d’euros, devraient faire vaciller le discours des pouvoirs publics qui prônent depuis trois ans les efforts en termes d’économies à grand renforts de mesures, de parcours de soins obligatoires et, dernièrement, de franchises médicales – très contestées.
2007 pourrait donc voir un déficit de la Sécu ramené au niveau de 2004 et 2005, indique la CCSS, soit avant la mise en place des réformes.
Cette dégradation des comptes de la « Sécu » est en grande partie liée aux déficits des branches vieillesse et maladie. Cette dernière accuserait ainsi un déficit de 6,4 milliards d’euros cette année, après 5,9 milliards en 2006, selon les prévisions de la CCSS. Le gouvernement misait sur un déficit contenu à 4 milliards d’euros. La CCSS constate « une reprise des dépenses » liées aux arrêts de travail et aux médicaments. Entre janvier et mai 2007, les remboursements sont également en hausse de 5,4 % par rapport à la période correspondante en 2006.
La branche vieillesse creuse également son déficit, passant de 1,9 milliard d’euros en 2006 à un solde estimé par la CCSS à - 4,7 milliards d’euros, au lieu des - 3,5 prévus en septembre dernier. Le déficit serait lié au « fort accroissement » depuis 2005 du nombre de départs en retraites qui devrait atteindre cette année 740 000 (contre 640 000 en 2005), explique la CCSS.
La branche famille réduirait très légèrement son déficit à 700 millions d’euros contre 900 l’année dernière.
Enfin, la branche accidents du travail - maladies professionnelles serait en déficit de 300 millions d’euros en 2007, après 100 millions en 2006.
Ces chiffres sont une mauvaise nouvelle pour le ministère de la Santé qui doit présenter aujourd’hui un plan de redressement des comptes de l’assurance maladie d’un montant d’environ 1,2 milliard d’euros. Il devrait prévoir des baisses de remboursement pour les assurés qui n’ont pas de médecin traitant, des baisses de tarifs de certaines spécialités comme la radiologie ou encore un déplafonnement du forfait d’un euro par acte médical.