Les régimes de retraite spéciaux concernent plus d’un million de personnes en France. Ces régimes d’entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF, GDF...) et de professions particulières (marins, clercs de notaire, ou parlementaires, membres de la Comédie-Française et de l’Opéra de Paris, égouttiers...) permettent généralement à leurs affiliés (500 000 actifs et 1,1 million de retraités) de partir à la retraite plus tôt que les autres salariés, des avantages offerts parfois depuis le début du XXe siècles à certaines professions pénibles, dangereuses ou encore considérées comme vitales dans le cadre de la reconstruction du pays après 1945.
Les bénéficiaires de ces régimes ont donc des droits supérieurs à ceux des salariés relevant du régime général et des fonctionnaires : âge de cessation d’activité souvent inférieur à 60 ans et durée de cotisation généralement moindre que les 40 annuités exigées pour le régime général.
A la SNCF, les agents peuvent partir en retraite à 55 ans (50 ans pour les agents de conduite) après 25 ans de service. La pension est calculée sur le salaire de fin de carrière, comme dans les autres entreprises publiques concernées.
A EDF et GDF, l’âge de départ est fixé à 60 ans, sauf pour les salariés occupant les fonctions les plus pénibles (55 ans). Leur régime a été adossé au régime général mais en conservant l'intégralité de leurs droits.
A la RATP, les conducteurs ont droit à la retraite à 50 ans et les personnels assurant la maintenance à 55 ans. Le reste du personnel part à la retraite à 60 ans.
Les régimes spéciaux sont en revanche déjà en voie d’extinction à La Poste. Les fonctionnaires s’occupant par exemple de la distribution du courrier pouvaient partir en retraite après 15 ans de service mais cette disposition n’existe plus dans l’entreprise depuis 1993.
Le gouvernement n’entend pas seulement se pencher rapidement sur les régimes spéciaux. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 devrait être l’occasion de lancer un signal fort sur l’emploi des seniors, avec un durcissement de l’encadrement des préretraites et la limitation de la possibilité de mettre d’office à la retraite les salariés avant 65 ans.