Retraites : Journée de concertation entre ministère et partenaires sociaux
Article du 28/04/2008
Le ministre du Travail Xavier Bertrand reçoit aujourd’hui syndicats et patronat, tour à tour, pour leur présenter ses propositions sur les retraites, notamment sur le point sensible de l’allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d’ici 2012 pour une retraite à taux plein.
Les partenaires sociaux donneront leur avis mais leur assentiment n’est pas nécessaire puisqu’il s’agit d’une concertation. Ces rencontres s’annoncent d’autant plus tendues que le gouvernement se montre inflexible sur ses mesures et son calendrier.
Le ministère du Travail table toujours sur un allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 40 ans actuellement à 41 ans en 2012. Ce principe date de la première mouture du projet sur les retraites, daté de 2003. La réforme Fillon prévoyait cet allongement mais permettait au gouvernement d’y renoncer ou de le moduler si des éléments nouveaux étaient intervenus. Selon le ministère, cela n’a pas été le cas et la proposition est ainsi conservée telle quelle. Les syndicats réclamaient eux que le gouvernement use de cette possibilité, arguant du fait que l’emploi des seniors n’avait pas progressé depuis cinq ans et que, de ce fait, l’allongement de la durée de cotisation n’aboutirait qu’à diminuer le niveau futur des retraites.
Avec un taux d’emploi de 38,1 % pour les 55-64 ans en 2006, la France se situe en effet très en dessous de la moyenne de l’Union Européenne (43,5 %). Le gouvernement en est bien conscient et compte avancer sur ce sujet. Il propose ainsi d’inciter financièrement les entreprises à employer plus de seniors en infligeant à compter de 2010 une cotisation supplémentaire à celles n’ayant pas conclu d’accord sur ce thème avec les syndicats.
Dans l’immédiat, les conditions permettant de cumuler un emploi et une retraite seront assouplies et la surcote dont bénéficient les salariés continuant à travailler alors qu’ils ont atteint la durée de cotisation requise sera améliorée. L’indemnité de départ à la retraite sera majorée si la durée de cotisation minimale est dépassée. L’âge à partir duquel un chômeur est dispensé de recherche d’emploi, actuellement de 57 ans et demi, sera progressivement relevé au fur et à mesure des résultats obtenus en matière d’emploi des seniors.
Les pensions bénéficieront d’une hausse au 1er septembre, d’un montant non encore fixé. Le gouvernement a ainsi voulu répondre à la revendication syndicale d’une nouvelle augmentation des retraites cette année, la hausse de 1,1 % intervenue au 1er janvier étant nettement inférieure à l’inflation. La pension de réversion pour les veufs et veuves, actuellement égale à 54 % de la retraite du conjoint disparu, passera à 56 % début 2009, 58 % début 2010 et 60 % début 2011. Le gouvernement confirme que le minimum vieillesse sera revalorisé de 5 % par an d’ici 2012.
Les excédents financiers de l’Unedic (assurance-chômage) devront permettre de compenser pour les entreprises et les salariés une augmentation des cotisations retraite.
Enfin, le gouvernement « prend acte », sans y souscrire, de la revendication du Medef de relever au-delà de 60 ans l’âge minimal de départ à la retraite.
Un point d’étape sur les retraites et l’emploi des seniors sera dressé entre le gouvernement et les partenaires sociaux en 2010.