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EADS: une assemblée générale pour sortir des turbulences

Article du 22/10/2007

Mnemo : EAD

EADS, le géant européen de l'aéronautique et de la défense, tiendra lundi à Amsterdam une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, censée installer une direction simplifiée et plus efficace, dans un contexte plombé par les soupçons de délits d'initiés à la tête du groupe.
Arnaud Lagardère, patron de la société du même nom, principal actionnaire français privé de EADS, doit d'ailleurs être entendu le 25 octobre par les parlementaires français, dans le cadre de ces affaires. S'exprimant cette semaine devant des salariés du pôle médias de son groupe, il s'est dit déterminé à « rendre coup pour coup ».
L'ancien ministre français des Finances, Dominique Strauss-Kahn, qui a chapeauté la création d'EADS en 1999, sera entendu le lendemain, ainsi que l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, en fonction au moment de la vente des actions d'EADS.
Dès lundi, les petits porteurs devraient demander des comptes à Arnaud Lagardère, tout comme à l'autre grand actionnaire privé, le constructeur automobile allemand Daimler, sur leur désengagement massif le 4 avril 2006 de EADS.
Ces deux actionnaires fondateurs sont en effet soupçonnés d'avoir eu connaissance des difficultés d'industrialisation de l'A380, avion géant d'Airbus, filiale d'EADS, avant leur révélation publique le 13 juin, et d'en avoir profité pour céder chacun 7,5% de leurs parts au prix fort pour environ 2 milliards d'euros.
Didier Cornardeau, président de l'association des petits porteurs actifs (Appac), à l'origine de l'information judiciaire pour délit d'initiés ouverte le 23 novembre 2006 à Paris, a déjà prévenu: « Arnaud Lagardère a montré qu'il ne croit pas à l'avenir du groupe, nous lui dirons partez », a-t-il déclaré.
Cette assemblée générale extraordinaire devrait en tout cas entériner le départ d'Arnaud Lagardère de la présidence du conseil d'administration d'EADS au profit de l'Allemand Rüdiger Grube, avec qui il la partageait jusqu'ici.
En effet, conformément à l'accord passé entre le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et les dirigeants du groupe le 16 juillet dernier, il doit être mis fin à la direction bicéphale, source de luttes intestines.
Théoriquement, Arnaud Lagardère retrouverait cette présidence en 2012, s'il est toujours actionnaire d'EADS. En contrepartie, il a obtenu la présidence de la Sogeade, la holding regroupant les intérêts de l'Etat français et de Lagardère dans EADS.
Le directeur financier de Lagardère, Dominique D'Hinnin, sera l'autre représentant de la Sogeade au sein du conseil d'administration de EADS, conformément au pacte d'actionnaires dans le cadre duquel « l'Etat ne désigne aucun administrateur », selon la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde.
Côté actionnaire allemand, conformément à la nouvelle réorganisation, Daimler n'a plus que deux représentants au conseil, comme Lagardère. L'actionnaire ibérique SEPI conserve le sien.
Au total, le nouveau conseil d'administration devrait comprendre 11 membres, au lieu de 10 actuellement et mieux refléter le profil international d'EADS.
Ainsi le baron indien de l'acier mondial Lakshmi Mittal et le Britannique Sir John Parker, président de la compagnie de gaz et d'électricité National Grid, sont proposés comme administrateurs indépendants tout comme le Français Michel Pebereau, président du conseil d'administration de BNP-Paribas et l'Allemand Hermann-Josef Lamberti, membre du directoire de la Deutsche Bank.


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