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EADS a traversé des zones de turbulences en 2007

Article du 11/03/2008

Mnemo : EAD


Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS est tombé dans le rouge en 2007 avec une perte nette de 446 millions d’euros.
« 2007 a été une année difficile, marquée par de nombreux défis, a commenté Louis Gallois, Président exécutif. EADS a démontré sa solidité et de sa volonté de résoudre ses difficultés. Nous avons réalisé d’importants progrès, même s’il nous reste encore beaucoup à faire pour reconquérir l’entière confiance de nos investisseurs et de nos clients. Nous nous sommes dotés d’une gouvernance simplifiée et nous avons continué à investir de manière très importante dans la Recherche & Technologie. Notre priorité reste l’efficacité opérationnelle et la mise en œuvre des changements prévus par le plan Power8. Ces impératifs sont la condition de la poursuite des investissements dans l’avenir d’EADS. »

En 2007, le chiffre d’affaires du groupe s’est monté à 39,1 milliards d’euros en 2007, contre 39,4 milliards en 2006, porté par la hausse des livraisons d’Airbus (453 avions contre 434 l’année dernière) et l’augmentation des volumes chez Eurocopter et EADS Astrium.
EADS réalise 55 % de son chiffre d’affaires hors d’Europe.

L’EBIT 2007 d’EADS (résultat d’exploitation avant écarts d’acquisition et éléments exceptionnels) recule fortement, à 52 millions d’euros contre 399 millions d’euros en 2006, pénalisé par une charge liée à l’avion militaire A400M, celles liées au plan de redressement Power8, celles de l’A350 XWB et la dépréciation du dollar.

EADS a au final enregistré une perte nette de 446 millions d’euros, supérieure aux attentes des analystes. Soit une perte par action de 0,56 euro, contre un bénéfice par action de 0,12 euro l’an passé.
Le groupe a été touché de plein fouet par le fléchissement du dollar car il vend en majeure partie ses produits en devises américaines mais produit essentiellement en euro.
« Les frais de Recherche & Développement auto-financés ont augmenté en 2007 pour atteindre 2 608 millions d’euros (2006 : 2 458 millions d’euros) et reflètent l’effort de développement d’Airbus, notamment pour l’A350 XWB », ajoute le communiqué.

Toutefois, lit-on, « les prises de commandes sont à un niveau record et doublent par rapport à 2006 », à 136,8 milliards d’euros. « Cette performance s’explique par le succès spectaculaire d’Airbus (+ 120 %) et la remarquable croissance des prises de commandes de la Division Défense & Sécurité (+ 45 %) et d’Eurocopter (+ 35 %). »
A fin 2007, le carnet de commandes d’EADS atteint un record historique, à 339,5 milliards d’euros (fin 2006 : 262,8 milliards d’euros), en hausse de 29 %.

EADS compte verser un dividende à ses actionnaires de 0,12 euro par action, comme en 2006. Le Groupe souligne sa performance commerciale, sa solidité financière et la performance opérationnelle encourageante, pour le versement de ce dividende.
« Le versement d’un dividende malgré l’enregistrement d’une perte nette est plus qu’un geste de reconnaissance envers la fidélité de nos actionnaires. C’est clairement l’expression de la confiance en nos perspectives à venir en dépit des défis que nous devons surmonter », commente Hans Peter Ring, Directeur financier d’EADS.

Un bilan contrasté selon les divisions

C’est la filiale principale d’EADS, l’avionneur Airbus, qui a plombé les résultats. Airbus a en effet creusé sa perte d’exploitation en 2007 à 881 millions d’euros, contre - 572 millions en 2006. Les raisons : l’impact important des provisions liées à la révision du calendrier de livraison de l’A400M, le plan de redressement Power8 et les charges liées à l’A350 XWB.
Le chiffre d’affaires de la Division Airbus est en revanche resté stable à 25 216 millions d’euros.
EADS précise que « les premiers résultats obtenus dans le cadre du programme de redressement Power8 attestent de la détermination d’EADS à relever les défis de la compétitivité afin d’assurer sa rentabilité à long terme. La mise en place du programme est en bonne voie à tous les niveaux ; d’importantes étapes ont été franchies avec, notamment, une nouvelle organisation intégrée transnationale et les accords conclus avec les partenaires sociaux sur les réductions des coûts. Des négociations avec des repreneurs sélectionnés (Latécoère en France, GKN au Royaume-Uni et MT Aerospace en Allemagne) sont en cours en vue de la cession éventuelle de certains sites du Groupe. Aucun accord contractuel engageant n’a encore été conclu à ce jour. »
Airbus a livré 453 avions en 2007 contre 434 appareils en 2006. « 2007 aura été une année remarquable pour Airbus et pour l’aviation commerciale dans son ensemble. La demande sur le marché mondial, tirée notamment par la forte croissance des compagnies aériennes en Asie et au Moyen-Orient, a atteint un niveau record se traduisant par des commandes historiques chez Airbus, qui a enregistré 1 341 commandes nettes (1 458 commandes brutes). La famille A320 reste le plus grand succès commercial d’Airbus (913 appareils). 405 long-courrier ont été vendus ; l’A330 notamment reste un succès inégalé dans sa catégorie. L’A350 XWB a reçu 290 commandes fermes en 2007 de douze clients. Son carnet de commandes s’élève à fin 2007 à 292 avions. L’A380 a reçu une nouvelle marque de confiance de ses clients qui ont passé 33 nouvelles commandes (en données brutes). A fin décembre, le carnet de commandes de l’A380 comptabilisait 188 commandes fermes. Outre le dynamisme commercial de l’A380 et de l’A350 XWB, l’avion cargo A330-200, nouvellement lancé, a fait l’objet d’un premier accueil encourageant sur le marché, avec 66 commandes enregistrées en 2007. Le carnet de commandes d’Airbus s’élève à 283,8 milliards d’euros à fin décembre 2007 (210,1 milliards d’euros à fin 2006) sur la base des prix catalogue. Le carnet de commandes a encore augmenté en termes d’unités, pour atteindre un total de 3 421 avions (fin 2006 : 2 533 appareils). »

La division « Avions de transport militaire » a vu son chiffre d’affaires divisé par deux à 1,140 milliard d’euros avec une perte d’exploitation de 155 millions (contre un bénéfice de 75 millions en 2006), en raison du retard du programme A400M.
EADS compte beaucoup sur l’A330 MRTT choisi par l’Armée de l’Air américaine pour le renouvellement d’une partie de sa flotte d’avions ravitailleurs. Toutefois, la polémique gronde aux Etats-Unis sur un dossier qui pourrait s’avérer très épineux.

Eurocopter, la filiale spécialisée dans les hélicoptères, a pour sa part enregistré une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires à 4,172 milliards d’euros. Son bénéfice d’exploitation a toutefois reculé de 18 % à 211 millions, pénalisé par des provisions liées au programme d’hélicoptère de transport militaire NH90.
488 hélicoptères ont été livrés en 2007, soit 28 % de plus que l’an dernier, dont 8 NH90.
« La division a encore renforcé sa présence industrielle à l’international et a augmenté la part de son activité à l’export. Ces succès reflètent la priorité accordée aux marchés émergents ou en forte croissance, et l’effort constant et déterminé d'optimisation du réseau de service à travers le monde. Le dynamisme du marché a de nouveau permis d’enregistrer des commandes record, en progression de 35 % en valeur par rapport à 2006. Eurocopter a reçu de nouvelles commandes pour 802 hélicoptères (2006 : 615 unités), ce qui porte le carnet à 1 388 appareils (fin 2006 : 1 074), soit 13,5 milliards d’euros en valeur (fin 2006 : 11,0 milliards d’euros). »

Le chiffre d’affaires d’Astrium, la division espace, a progressé de 11 % à 3,550 milliards d’euros, pour un bénéfice d’exploitation en hausse de 34 % à 174 millions, avec la montée en puissance des services Paradigm, l’augmentation des cadences de production du lanceur de satellites Ariane 5 (avec désormais six lancements par an) et des ventes de missiles balistiques.

Dans l’activité « Défense & sécurité », le chiffre d’affaires a reculé de 7 % à 5,465 milliards d’euros, pour un bénéfice d’exploitation en recul de 2 % à 340 millions, en raison notamment d’un changement de consolidation du missilier MBDA (37,5 % en 2007, contre 50 % en 2006). « La progression du chiffre d’affaires d’Eurofighter et des activités de sécurité a été obéré par le recul du chiffre d’affaires enregistré par l’activité missiles », précise EADS.

« EADS prend de la vitesse et de l’altitude »

Malgré ses résultats 2007 mitigés, EADS reste confiant pour l’année à venir. « Les améliorations constatées dans les différentes divisions, ainsi que notre récente percée sur le marché de la défense américain, annoncent un démarrage prometteur pour 2008. EADS prend de la vitesse et de l’altitude », a déclaré le président exécutif du groupe, Louis Gallois. « Tout en faisant preuve de notre prudence habituelle, j’ai le sentiment qu’EADS a établi de bonnes bases pour le futur », explique-t-il.

En 2008, le groupe table sur un chiffre d’affaires en hausse, « supérieur à 40 milliards d’euros » contre 39,1 milliards d’euros en 2007.
EADS prévoit d’augmenter considérablement son résultat d’exploitation (EBIT) à 1,8 milliard d’euros, contre 52 millions d’euros en 2007, « reflétant la plus grande confiance du Groupe dans sa capacité d’amélioration de sa rentabilité, tout en tenant compte des perspectives économiques et du défi de la gestion de ses coûts ».

Concernant Airbus, « dans l’hypothèse d’une poursuite de la croissance économique et compte tenu d’un solide carnet de commandes, le groupe estime malgré la volatilité des marchés que l’activité du secteur de l’aviation commerciale va rester soutenue et attend un pic de livraison pour Airbus à l’horizon 2011/2012 », écrit-il dans un communiqué.
EADS prévoit des commandes aux environs de 700 avions cette année, contre un record réalisé l’an passé à 1 341. Il table sur environ 470 livraisons d’appareils en 2008, contre 453 avions l’année précédente.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet


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