La « révolution verte » aura-t-elle lieu ? Le Grenelle entame aujourd’hui deux jours de négociations. Une table ronde inédite entre experts, écologistes, représentants du patronat, des syndicats, de l'Etat et des collectivités qui tenteront d’apporter à la France les moyens de ces changement pour la planète. Jeudi, le président Nicolas Sarkozy rendra ses arbitrages à l'Elysée.
Cette réunion vient clore quatre mois de débats sans précédent - 350 000 contributions recueillies via internet et une vingtaine de réunions en région - sur un large spectre de questions liant contraintes économiques et protection de la planète et du climat.
Transports, bâtiment, agriculture, part du bio et sort des OGM, modes de production et politiques de l'environnement, tout ou presque a été passé en revue.
Certaines propositions font l'unanimité, comme la rénovation thermique dans le bâtiment ou l'extension du réseau TGV.
D'autres restent sources de divergences profondes, comme l'usage des pesticides, qui polluent les eaux et le sol, ou font l'objet de polémiques, telles l'éco-fiscalité.
Pour le camp écologiste, Nicolas Hulot en tête, l'instauration ou non d'une fiscalité verte aura valeur de test. Le patronat s'oppose de son côté à toute augmentation des taxes et réclame une remise à plat globale de la fiscalité.
La proposition d'un bonus-malus récompensant les véhicules propres et pénalisant les plus polluants comme les 4X4 ou les grosses berlines devrait être retenue.
Les militants anti-nucléaire ont amèrement déploré que cette source d'énergie, qui fournit à la France 80% de son électricité, n'ait pas constitué un point de l'ordre du jour.
Mais pour le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, chargé de mettre en oeuvre cette promesse de campagne du candidat Sarkozy, le Grenelle constitue déjà « la défaite en rase campagne des préjugés ».
Mais pour les participants, un tel engouement impose des résultats à la hauteur.
Les débats seront clos et arbitrés jeudi en fin de journée par le chef de l'Etat qui reçoit pour l'occasion à l'Elysée de nombreux invités dont Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne, l'Américain Al Gore et la Kényane Wangari Maathaï, prix Nobel de la Paix (en 2007 et 2004).
Les mesures retenues seront traduites en 15 à 20 plans d'action et présentées au Parlement début 2008.