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Infirmières bulgares : la Libye est un « enfer »

Article du 09/11/2007
Un « enfer sur terre ». Le réquisitoire dressé par le médecin et quatre des cinq infirmières bulgares contre le régime libyen est implacable. Incarcérés depuis 1999 en Libye et condamnés à mort sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens, les soignants ont été libérés le 24 juillet grâce à l’intervention de la France.
Auditionnés jeudi 8 novembre devant la commission d'enquête parlementaire française, le Dr Hajouj, Valia Tcherveniachka, Nassia Nenova, Valentina Siropoulo et Snenaja Dimitrova ont répondu pendant près de deux heures aux questions des députés.
La commission d'enquête sur les conditions de leur libération et d'éventuelles contreparties consenties à Tripoli avait tenu à consacrer à ces « témoins exceptionnels » sa première séance d'auditions.
« Notre vie a été déformée, notre vie à été détruite », a martelé le docteur Achraf Joumaa Hajouj, décrivant d'une voix chargée d'émotion les tortures - « chocs électriques, agressions sexuelles » - qu'il a subies et la « parodie » des procès où ses codétenues et lui-même ont été condamnés à trois reprises à la peine de mort.
« Un dictateur comme Kadhafi ne mérite pas de poser les pieds sur le sol de la France », a-t-il lancé, se disant « déçu » de la prochaine visite du dirigeant libyen à Paris.
Le médecin d'origine palestinienne a été le plus prolixe. Les infirmières, d'abord sur leurs gardes, ont au fil des questions laissé entrevoir l'étendue de leur calvaire.
« Je me sens comme au début de mon procès » en Libye, a déclaré timidement Mme Nenova. « Nous ne sommes pas des juges, nous voulons juste connaître le drame que vous avez vécu », a répondu Pierre Moscovici pour la rassurer.
Les infirmières ont indiqué ne pas avoir d'informations sur les négociations ayant abouti à leur libération et sur d'éventuelles contreparties.
« Il y a une sorte de mystère autour de nous. Quels sont les accords conclus entre la France et la Libye ? Nous sommes les dernières à pouvoir vous répondre ici », a déclaré Mme Nenova.
Les soignants ont également parlé des cas de tortures envers d'autres prisonniers auxquels ils ont assisté durant leur détention.
« Nous avons passé dans les postes de police quatorze mois. Pendant cette période, nous avons vu des cas de torture avec des chocs électriques, j'ai vu une personne obligée de s'asseoir sur une bouteille », a indiqué le Dr Hajouj. Il a aussi parlé de l'arrestation de « 400 libyens en septembre 2007 ».
« J'ai vu des tortures sur des ressortissants libyens, un enfant de 14 ans battu. La police torturait des personnes avec un chien qui les mordait », a expliqué Mme Nenova.
Les soignants ont longuement remercié l'Europe, la France et le président Nicolas Sarkozy pour leur rôle dans leur libération. Le rôle de l'ex-épouse du président Cécilia Sarkozy - qui ne devrait pas témoigner devant la commission - a été peu évoqué.
Mais Mme Dimitrova lui a lancé un vibrant hommage. « C'est une femme extraordinaire, spéciale, et je lui serai reconnaissante toute ma vie », a-t-elle dit.
Le Dr Hajouj a demandé que l'Europe les « adopte, comme elle a adopté les enfants libyens victimes et leurs familles ». « Nous sommes simplement libérés, nous sommes toujours condamnés ».

Francebourse.com, avec AFP
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