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Visite du colonel Kadhafi : 10 milliards d'euros de contrats sur fond de controverse

Article du 11/12/2007
La venue de Mouammar Kadhafi est loin de faire l’unanimité. Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, avait déjà estimé que Paris ne devait pas « recevoir le baiser de la mort » du colonel. Hier, la jeune femme a ajouté, dans les colonnes du Parisien, qu’il fallait faire comprendre au dirigeant libyen que la France « n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits ». Des paroles qui lui ont valu des réprimandes du Premier ministre François Fillon en voyage diplomatique en Argentine, ainsi qu’une entrevue à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy qui lui a renouvelé sa « confiance » et son « amitié ». Le président français a assuré avoir demandé à son invité de « progresser sur le chemin des droits de l’homme », tout en rappelant que la France recevait « un chef d’Etat qui a renoncé définitivement à la possession de l’arme nucléaire ».
La socialiste Ségolène Royal a estimé pour sa part cette visite « très choquante », tandis que François Bayrou (MoDem) l’a jugé « indigne de la France ».
Hier soir, Nicolas Sarkozy avait convié son homologue libyen à un dîner officiel à l’Elysée. Repas auquel n’a pas pu assister le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner pour une raison d’agenda qu’il a qualifiée d’ « heureux hasard ».
Durant son séjour, Mouammar Kadhafi loge à l'hôtel Marigny, près de l’Elysée. Fidèle à son image, il a planté son immense tente de bédouin dans les jardins de cette résidence officielle des hôtes de l’Etat. 84 personnes, venues dénoncer la venue du guide libyen, ont été interpellé près du palais présidentiel pour manifestations non autorisées car « susceptibles de troubler l’ordre public et la visite officielle ».

Commande de 21 Airbus

Cette visite de cinq jours scelle la réconciliation entre Paris et Tripoli - Mouammar Kadhafi n’avait pas posé les pieds sur le sol français depuis 34 ans. Mais elle est surtout l’occasion pour la France de signer des contrats d’« une dizaine de milliards d’euros », a indiqué Nicolas Sarkozy.
Hier la Libye a en effet signé des contrats sur 21 Airbus, l'achat à terme à la France de réacteurs nucléaires, et annoncé son intention d'acquérir 14 Rafale.
Les deux pays ont signé un accord de coopération nucléaire, confirmant un « mémorandum » paraphé en juillet lors de la visite du président français à Tripoli, prévoyant à terme « la fourniture d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires pour le dessalement de l'eau de mer ».
Tripoli a également confirmé la commande de 21 Airbus de différents types, pour un montant catalogue de près de 3,2 milliards de dollars.
Enfin, la Libye envisage d'acheter « 14 avions Rafale, ainsi que 35 hélicoptères, six navires, des véhicules blindés, des radars de défense anti-aérienne, et la remise à niveau des Mirage F-1 » vendus jadis à la Libye, pour 4,5 milliards d'euros, a annoncé une source informée à l'Elysée. Ces appareils et équipements militaires figurent dans « un memorandum d'intentions » qui doit « faire l'objet d'une négociation exclusive d'ici au 1er juillet ».
Le président français, tout en se félicitant d'accords bénéfiques pour « l'emploi et la croissance », s'est défendu des accusations d'avoir sacrifié la diplomatie nouvelle prenant en compte les droits de l'Homme qu'il vantait pendant la campagne électorale à la « diplomatie du carnet de chèques ».
Un nouvel entretien entre les deux chefs d’Etat est prévu mercredi.

Francebourse.com – Manuelle Tilly, avec APF
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