La Libye ne cache pas sa fierté, elle qui préside ce mois-ci le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.
Selon un document non officiel de l’ONU, « la présidence libyenne du Conseil en ce mois sera notamment marquée par l’examen des questions relatives à l’Afrique et à la situation au Moyen-Orient. » Des sujets comme la République centrafricaine, le Tchad, le Darfour, la Somalie, le Kenya et la Côte d’Ivoire seront au programme des réunions. Les membres du Conseil de sécurité se pencheront ce mois ci également sur les derniers développements en Iraq et sur le dossier libanais. D’autres dossiers pourraient être traités par le Conseil de sécurité tels que ceux relatifs au statut final de la province du Kosovo et à la situation au Myanmar.
Autant de sujets au cœur de l’actualité que le chef de la diplomatie libyenne, Abdelrahmane Chalgam, dont le pays vient de prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies, veut inscrire à l’agenda.
Longtemps écartée par les Occidentaux pour ses liens avec le terrorisme, la Libye a été élue, l’an dernier, membre non permanent du Conseil de sécurité pour deux ans. Et elle s’est vue confirmer la semaine dernière son nouveau statut d’Etat fréquentable, avec cette entrée au Conseil de sécurité et une rencontre à Washington avec la secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice. Cette dernière veut d’ailleurs se rendre à Tripoli pour marquer la normalisation des relations entre les deux pays. Si cette visite se confirme, ce sera la première d’un secrétaire d’Etat américain en Libye depuis 1953. Rompues en 1981, les relations diplomatiques entre Washington et Tripoli ont été rétablies en 2004, après l’annonce par Mouammar Kadhafi que le pays renonçait à acquérir des armes de destruction massive. Le Conseil de sécurité avait levé en 2003 des sanctions de plusieurs décennies à l’encontre de la Libye, dont un embargo de vente d’armes militaires et d’équipements pétroliers suite à l’attentat à la bombe contre le Boeing en 1988 à Lockerbie. Les relations ont ensuite été normalisées en 2006 avec le retrait de la Libye de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Dans la foulée, plusieurs pays européens comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et la France ont renoué des liens officiels avec Tripoli.
