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Universités : le geste de Valérie Pécresse

Article du 09/11/2007
La mobilisation étudiante contre la loi Pécresse s'est encore étendue jeudi, avec de nouveaux blocages dans les universités et des manifestations, un mouvement que le gouvernement a tenté d'apaiser en annonçant une majoration des crédits dédiée au logement étudiant.
Peut-être soucieuse de désamorcer la crise qui a pris une ampleur inattendue depuis le début de la semaine, la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, auteur de la loi votée cet été, a consenti devant l'Assemblée nationale à déplacer 11 millions d'euros de son budget 2008, de la rénovation de Jussieu à celle des logements étudiants.
Evoquant « une concession claire à la mobilisation », le président de l'Unef et leader du mouvement contre le CPE, Bruno Julliard, a déclaré à l'AFP que cette rallonge budgétaire était « de bonne augure », quoique « insuffisante ». « La première leçon que je tire, c'est que les étudiants ont raison de se mobiliser. Ils doivent poursuivre et amplifier la mobilisation pour obtenir d'autres concessions », a-t-il ajouté faisant état de la participation de « 10 000 étudiants » dans les assemblées générales (AG) jeudi (environ 1,4 million d'étudiants sont inscrits à l'université, ndlr).
Sur le terrain, trois nouvelles universités ont voté jeudi en AG un blocage total ou partiel: Paris X-Nanterre, Pau, la faculté des Sciences à Caen. Montpellier 2 (Sciences et Techniques) a voté le blocage de son site à partir de vendredi, de même que Lyon II, à partir de lundi. Quant à Paris I (Tolbiac), occupée mercredi soir, elle a été fermée administrativement
Certains ont voté la grève comme Grenoble ou Metz et Brest, sans blocage. Dans d'autres universités - Paris VI, Paris XII, Marne-la-Vallée, Nancy II, Nîmes, Strasbourg II, Evry, Besançon - le mouvement a gagné mais les AG n'ont voté ni blocage ni grève. A Montpellier III (lettres), l'AG s'est contenté de voter le principe d'une participation à la journée du 20 novembre aux côtés des fonctionnaires.
En outre, les universités de Rouen, une partie de Tours, Nantes, Aix-Marseille I, Toulouse-II, Lille I et III, Rennes II, le département des lettres de Caen, étaient toujours bloqués jeudi.
De petites manifestations réunissant plusieurs centaines de personnes ont eu lieu à Rennes (3 000 selon les organisateurs/1 500 selon la police), Toulouse (1 500/1 200), Lille (600), Perpignan (1 000/500), Aix-en-provence (300-400), Caen (600/500) ou encore à Nancy (une centaine).
A Paris, plus de 500 personnes ont manifesté et se sont opposées brièvement aux forces de l'ordre, lorsqu'ils ont voulu modifier leur itinéraire pour rejoindre la très symbolique Sorbonne. Après avoir pénétré dans les locaux, une trentaine d'étudiants en sont ressortis sans incident. Sur les banderoles des différents défilés, on pouvait lire: « CPE on t'a eu, Pécresse on t'aura », « Retrait de la loi Pécresse, solidarité étudiants travailleurs », « avec la loi Pécresse, université en détresse ».
Les acteurs du mouvement, lancé subrepticement par le Collectif étudiant contre l'autonomie des universités (CECAU) - des organisations de jeunesse d'extrême gauche - demandent l'abrogation de la loi Pécresse sur l'autonomie des universités, votée cet été, estimant qu'elle va organiser un désengagement financier de l'Etat dans l'enseignement supérieur.
Reçus par Valérie Pécresse, les responsables de deux autres organisations représentatives - la Fage, l'Uni, - se sont prononcés contre les blocages, tandis que la Confédération étudiante refusait qu'ils soient le « fait d'une fraction de minoritaires ».

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