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Taux : La Fed divisée

Article du 29/11/2007

La réserve fédérale américaine apparaît de plus en plus divisée à l’approche de sa prochaine réunion, le 11 décembre, l’idée d’un statu quo monétaire ne semblant pas devoir résister à une nouvelle dégradation de l’économie.
Le vice-président de la banque centrale américaine, Donald Kohn, a affirmé hier que celle-ci allait devoir faire preuve de flexibilité et de pragmatisme dans la définition de sa politique monétaire, au vu de la montée des incertitudes constatées depuis quelques semaines.
Le numéro deux de la Fed s’est inquiété d’un possible nouveau durcissement des conditions d’octroi de crédit, à la fois pour les ménages et pour les entreprises, et a affirmé que la banque centrale ne prendrait pas la première économie mondiale en otage pour punir quelques spéculateurs.
Quelques heures plus tard, dans son Livre Beige, la Fed reconnaissait que la croissance américaine avait ralenti depuis la dernière réunion de son comité de politique monétaire, fin octobre, ajoutant que les achats de fin d’année ne devraient apporter qu’un soutien modeste à l’activité.
Un changement de ton qui laisse la porte ouverte à une possible baisse des taux pour supporter la croissance. Depuis la fin de l’été et l’intensification de la crise financière, la Fed a baissé par deux fois ses taux : de 0,50 point le 18 septembre et de 0,25 point le 31 octobre. La banque centrale avait alors estimé qu’avec son principal taux directeur ramené à 4,5 %, les risques pesant sur la croissance et les risques de reprise de l'inflation s’équilibraient désormais plus ou moins.
Jusqu’à l’intervention de Donald Kohn d’hier, les autres dirigeants de la Fed avaient semblé conforter l’hypothèse d’un maintien des taux le 11 décembre. Il y a deux semaines, Randall Kroszner, un gouverneur de la Réserve fédérale, avait été sans ambiguïté. « La séquence d’indicateurs montrant que l’activité économique traverse une mauvaise passe que j’attends pour les prochains mois, ne devrait pas suggérer, par elle-même, que le niveau actuel de la politique monétaire est inapproprié », avait-il déclaré.
Mardi, Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie (qui ne vote pas lors des réunions), avait relevé que les deux baisses successives des taux d’intérêt américains avaient augmenté les risques d’inflation.
Son homologue de Chicago, Charles Evans (qui lui vote), avait noté de son côté qu’ « une mise à disposition excessivement accommodante de liquidités pouvait mettre en danger la stabilité des prix ».
Les déclarations de Donald Kohn semblent aujourd'hui montrer l’apparition d’un schisme au sein du comité de politique monétaire de la Fed. La lanterne des analystes devrait être un peu plus éclairée aujourd’hui car le président de la Fed Ben Bernanke doit s’exprimer sur l’état de l’économie américaine lors de son intervention devant la Chambre de commerce de Charlotte (Caroline du nord, sud-est des Etats-Unis).
Les marchés quant à eux ont d’ores et déjà intégré dans les cours une baisse de 0,25 point des taux américains le 11 décembre.

Francebourse.com, avec AFP
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