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Crise des « subprime » : les conséquences dans le secteur bancaire

Article du 10/12/2007
La crise des crédits immobiliers aux Etats-Unis n'en finit pas d'ébranler le secteur bancaire dans le monde, avec la révélation lundi de nouvelles dépréciations pour plusieurs banques européennes.

UBS, la première banque suisse, a annoncé une nouvelle dépréciation record d'environ 10 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) en raison de la crise du « subprime », après 3,7 milliards de dollars en octobre. L'établissement helvétique s'attend à une perte au quatrième trimestre, « au lieu d'un bénéfice global comme anticipé », et juge « maintenant possible » une perte nette pour l'ensemble de l'exercice. La banque, dont les besoins en capital s'élèvent à 17,1 milliards de dollars, a dû faire appel à des investisseurs internationaux. Elle prévoit également de vendre ses propres actions et de remplacer le dividende en numéraire par un dividende en action.

La britannique Lloyds TSB a chiffré pour sa part à 280 millions d'euros l'impact sur ses comptes de la crise des crédits. Son directeur général Eric Daniels a souligné que venait de se dérouler « l'une des périodes les plus difficiles de la finance mondiale pour cette génération ».

En France, la Société Générale a annoncé qu'elle allait rapatrier dans son bilan des actifs qui étaient logés dans un « véhicule d'investissement structuré » (SIV), parce qu'il encourait un risque de liquidité après la décision de l'agence de notation Moody's de le placer sous surveillance négative. La liquidité, c'est la possibilité de se faire payer quand on présente une créance. Ces SIV contiennent des actifs financiers long terme, souvent adossés à des créances immobilières à risque américaines, qui sont refinancés par l'émission de titres court terme. En rapatriant ces actifs, dont la valeur est de 4,3 milliards d'euros, la Société Générale prend la responsabilité de les refinancer si les investisseurs s'en détournent. Cette opération obéit avant tout, de la part de la Société Générale, au souci de préserver sa « réputation » et sa « crédibilité auprès des investisseurs », car rien ne l'y oblige contractuellement, a expliqué à l'AFP Benoît Debroissia, analyste chez Richelieu Finance.
La banque française n'est pas la seule à devoir consolider ces structures qui sont normalement « hors bilan ». HSBC a également consolidé deux SIV dans ses comptes après y avoir injecté 35 milliards de dollars.

Premier acteur du secteur, l'américain Citigroup est touché à hauteur de 64,9 milliards d'euros sur six véhicules qu'il sponsorise. Si l'impact de telles opérations sur les résultats des banques devrait être minime, voire nul, il va se traduire par une immobilisation supplémentaire de fonds propres qui risque d'entraîner un rétrécissement de la distribution du crédit. Les règles prudentielles imposent aux banques un ratio de fonds propres par rapport aux crédits qu'elles peuvent consentir.

La possibilité que la crise financière se transmette à l'économie réelle par le canal du crédit n'en est que renforcée. Une possibilité ouvertement évoquée dimanche par Henri de Castries, le patron de l'assureur français Axa: cette crise « nous menace car elle peut avoir un effet sur l'activité des banques. Moins d'activité des banques, c'est moins de crédit, et moins de crédit, c'est moins de croissance », a-t-il dit.

Francebourse.com, avec AFP
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