Suppression de la carte scolaire, service minium dans les écoles, soutien scolaire… Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a présenté mardi les grands axes de son action pour le second trimestre de l’année scolaire 2007/2008.
Vers la suppression de la carte scolaire
Un système qui sera bientôt rayée de la carte. Dès la rentrée 2008, la carte scolaire sera rendue « totalement inutile ».
Créée en 1963 afin de réguler les flux d’élèves, la carte scolaire est un système de répartition dans l’Education nationale française selon un secteur d’affectation. Le principe : chaque élève doit être scolarisé dans l’école primaire ou le collège du secteur où sa famille est domiciliée. Cette sectorisation permet à l'Éducation nationale de planifier les ouvertures et les fermetures de classes en fonction du nombre prévisionnel d'élèves.
Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a indiqué hier qu’à compter de septembre 2008, toutes les demandes de dérogations devront être acceptées à partir du moment où les places dans l’établissement scolaire de son choix sont suffisantes une fois enregistrées les inscriptions du secteur. Si les demandes de dérogation sont supérieures au nombre de places disponibles, la discrimination positive sera la règle : priorité aux élèves boursiers (sociaux et au mérite) et souffrant d’un handicap. « Une dérogation pour tout le monde, une sélection sur critères sociaux s’il y a trop de monde, pour une mixité sociale », a résumé Xavier Darcos. En juin 2007, un premier assouplissement de la carte scolaire a été mis en place. 13 500 demandes supplémentaires ont ainsi été acceptées l’an dernier dans les collèges et 8 500 dans les lycées. Conséquences : 30 collèges, situés pour la plupart en banlieue, ont perdu plus de 10 % de leurs effectifs à l’entrée en sixième et 150 autres ont vu leurs effectifs baisser de 5 à 10 %.
Dans ces 30 collèges les plus évités, le ministre a fait savoir que le taux d’encadrement sera doublé et indiqué que « si dans trois ans, le bilan est négatif, nous fermerons ces établissements ».
Instauration d'un service minimum
Xavier Darcos a par ailleurs confirmé sa volonté d’instaurer un service minimum dans les écoles primaires dès la rentrée 2008. Pour la mise ne place, le ministre de l’Education nationale sollicite la participation des communes qui, si elles sont volontaires pour l'organiser, seront dédommagées par le reversement « de tout ou partie des retenues » opérées sur le salaire des grévistes.
Les syndicats d'enseignants, - Snuipp-FSU, SE-Unsa et Sgen-CFDT – craignent une remise en cause du droit de grève, un soupçon récusé par le ministre, qui a déclaré: « il ne s'agit pas d'être briseur de grève ». « Le droit de grève des personnels est parfaitement respecté (...), je n'y touche pas évidemment », a-t-il expliqué, « mais simplement, je ne veux pas que cela pèse sur l'organisation des familles ».
A l’heure actuelle, contrairement aux collèges et lycées, où un accueil est assuré les jours de grève, les écoles primaires ferment s'il y a trop d'adultes grévistes pour accueillir l'ensemble des enfants dans des conditions normales de sécurité.
Les prochaines semaines, des discussions avec les partenaires sociaux porteront sur « la manière de prévenir les conflits » et « l'information des familles et des collectivités ».
Renforcement du soutien scolaire
Depuis la Toussaint, des collèges en zone prioritaire expérimentent l’accompagnement éducatif, de 16h à 18h, quatre jours par semaine. Xavier Darcos a annoncé que ce soutien et ces activités culturelles et sportives seront étendus à « toutes les écoles relevant de l'éducation prioritaire » et aux écoles volontaires.
Bac professionnel en trois ans
La réforme du bac professionnel afin que celui-ci soit obtenu en trois ans au lieu de quatre a été confirmée. « Nous ne reculerons pas sur ce projet », a assuré Xavier Darcos. Son objectif : encourager les élèves titulaires d’un CEP ou d’un CAP à poursuivre leurs études.
Nouveaux programmes scolaires
A la rentrée 2009, de nouveaux programmes scolaires seront mis en place en primaire, donnant la priorité à l'apprentissage de la langue française. Et à compter de la prochaine année scolaire seront organisées deux évaluations nationales témoins, en CE1 et CM2.
Semaine de quatre jours pour tous
Dès la rentrée 2008, les deux heures de cours du samedi, que certaines écoles avaient déplacées le mercredi matin, seront purement et simplement supprimées.
Cette réorganisation des rythmes scolaires conduira à une uniformisation des situations, aujourd'hui très variées dans les écoles, puisqu'elle supprimera de fait les rentrées anticipées qui mordaient sur les vacances. Les élèves bénéficieront de la même durée de vacances, rentrant et sortant le même jour.
24 heures d’enseignement hebdomadaires obligatoires pour tous. Les deux heures gagnées permettront un accompagnement personnalisé pour les élèves en difficulté, dispensées par les instituteurs.
Des vacances estivales plus tardives
De la classe de 6e à la terminale, sept mois de juin sont chômés par les élèves déjà en vacances qui perdent ainsi « un an de scolarité », estime le ministre de l’Education nationale qui souhaite désormais les faire travailler jusqu’au 3 juillet.
