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OGM : José Bové en grève de la faim

Article du 03/01/2008
Le leader altermondialiste José Bové et une quinzaine de militants ont entamé à Paris une grève de la faim pour obtenir l'activation par la France de la clause de sauvegarde à Bruxelles, qui permettrait d'interdire la culture du maïs OGM en France.
« On démarre et on ira jusqu'au bout, jusqu'à ce que la clause de sauvegarde soit activée », a-t-il déclaré jeudi lors d'un rassemblement au pied de la Tour Eiffel.
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a déclaré mercredi qu'il était prêt à recevoir le leader altermondialiste José Bové qui a commencé une grève de la faim pour obtenir l'activation par la France d'une clause de sauvegarde permettant d'interdire le maïs OGM.
« C'est une décision grave, personnelle de faire une grève de la faim et je trouve que dans une démocratie comme la notre, une République moderne, il y a d'autres moyens de se faire entendre, de participer au débat, de convaincre », a dit le ministre sur Europe 1.
José Bové a assuré avoir cessé de s'alimenter « depuis hier soir » et ne boire que « de l'eau ». « J'espère qu'ils comprendront vite et qu'on ne sera pas obligés de mener cette grève pendant des semaines », a-t-il ajouté, reprochant au gouvernement de ne pas tenir sa parole concernant la mise en place d'un moratoire sur les cultures de maïs OGM Mon 810, le seul cultivé en France (22 000 hectares en 2007).
Les grévistes de la faim ont installé leur quartier général dans le « ministère de la crise du logement », rue de la Banque (2ème arrondissement) à Paris, un bâtiment occupé depuis des mois par l'association Droit au logement (Dal), qui a mené une longue action couronnée de succès en décembre en faveur du relogement de familles. Outre ces 15 grévistes à Paris, « d'autres personnes se sont engagées à observer des grèves de la faim tournantes sur des périodes courtes en province », a précisé José Bové.
José Bové et ses camarades, au total une centaine de personnes - militants, « faucheurs volontaires d'OGM », élus locaux - qui s'étaient regroupés jeudi matin au pied de la Tour Eiffel, ont remonté le Champ de Mars vers l'Ecole militaire en brandissant des banderoles anti-OGM et en chantant « ni dans les champs, ni dans les assiettes, les OGM on n'en veut pas ». Ils se sont ensuite rassemblés devant le ministère de l'Ecologie, avenue de Ségur, où une caravane a été installée tel un « piquet de vigilance pour symboliser l'action engagée aujourd'hui », selon José Bové.
Pour Denis Beaupin, maire adjoint de Paris, présent jeudi aux côtés de José Bové, cette question des OGM « c'est un vrai test du Grenelle de l'environnement car on constate que quand des engagements sont pris, ils ne sont pas tenus ».
La clause de sauvegarde permet à un pays européen d'interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire à condition toutefois de justifier cette mesure avec un dossier scientifique étayé.
« Le dossier est prêt, il n'y a plus qu'à envoyer la lettre à Bruxelles », a affirmé José Bové Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo avait assuré le 31 octobre devant l'Assemblée nationale que la France appliquerait cette clause de sauvegarde « jusqu'au vote d'une nouvelle loi ».
Mais par la suite, le gouvernement a simplement décidé un gel à minima des cultures OGM jusqu'au 9 février prochain, le temps d'adopter la nouvelle loi. Le ministère de l'Ecologie explique qu'un nouvel avis scientifique est nécessaire pour activer la clause de sauvegarde, et a confié le dossier au Comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM qui sera créée par la loi.
Ce comité doit rendre son avis le 11 janvier. Deux réunions sont déjà prévues le 4 et le 9, selon la fédération France nature environnement (FNE).
L'ensemble des écologistes participant au Grenelle ne se satisfont pas du gel des cultures pendant l'hiver -les semis ayant lieu au printemps- et exigent, comme José Bové, un véritable moratoire en 2008.
De leur côté les semenciers affichaient l'indifférence: « nous sommes tout simplement des témoins de ce que fait José Bové, ce qu'il a décidé de faire, ça le regarde », a déclaré à l'AFP Philippe Gracien, directeur du Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS).

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