France Bourse
Abonnez-vous

Alitalia : la réunion avec les syndicats agitée par les propos de Berlusconi

Article du 21/03/2008
Les déclarations de Silvio Berlusconi, relançant l'hypothèse d'une solution italienne pour sauver Alitalia, ont avivé les tensions jeudi, alors que la direction de la compagnie aérienne, en pleine négociation de rachat avec Air France-KLM, a reçu des syndicats mécontents.
Le dossier Alitalia s'est encore compliqué avec l'intervention mercredi de Silvio Berlusconi - grand favori des législatives d'avril -, qui a jugé « inacceptables » les négociations exclusives ouvertes avec Air France-KLM.
Le chef de la droite a prôné une solution italienne pour la reprise du transporteur national qui se trouve au bord de la faillite, lançant l'idée d'une association entre ses enfants et l'Italien Air One. L'offre d'Air One a été rejetée il y a plusieurs semaines par le gouvernement de Romano Prodi au profit de celle d'Air France.
« Ces déclarations sont irresponsables pour une personne qui prétend gouverner », a réagi le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani.
« Si quelqu'un est intéressé par Alitalia, qu'il fasse dans les meilleurs délais une offre formelle et concrète », a déclaré le ministre des Finances Tommaso Padoa-Schioppa.
Sylvio Berlusconi a estimé jeudi que l'offre du franco-néerlandais était « arrogante », affirmant avoir demandé au gouvernement de Romano Prodi un « prêt relais », le temps de réunir des investisseurs italiens.
« En pleine campagne électorale, agiter l'argument de ‘l'italianité’ est toujours payant. Le problème, c'est que cette fantomatique solution italienne, jetée régulièrement sur le devant de la scène, ne s'est jamais matérialisée », a déclaré à l'AFP l'économiste Tito Boeri, rappelant que « le chiffre d'affaires d'Air One est inférieur au déficit d'Alitalia ».
« Si les deux compagnies devaient fusionner, on se retrouverait au point de départ dans un an », a-t-il conclu, soulignant qu'Alitalia « a déjà coûté 15 milliards d'euros aux contribuables italiens depuis quinze ans ».
Pour la plupart des observateurs, il ne reste que deux solutions pour Alitalia: sa mise en faillite ou sa reprise par Air France-KLM.
Les syndicats, qui ont été reçus jeudi par la direction d'Alitalia, ont fait part dans un communiqué publié à l'issue de cette réunion de leur « disponibilité » à poursuivre les discussions sur l'avenir d'Alitalia mais exigent « une approche différente » d'Air France-KLM, dénonçant une nouvelle fois « le diktat » du groupe franco-néerlandais.
Le patron d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a pourtant averti mercredi à Rome que les marges pour une renégociation de son projet de rachat étaient « inexistantes ».
De son côté, le président d'Alitalia Maurizio Prato a assuré jeudi que l'offre d'Air France-KLM était « solide », selon des sources syndicales. Il a aussi fait comprendre aux syndicats que la proposition était « à prendre ou à laisser », selon les mêmes sources.
Une nouvelle rencontre entre les syndicats et la direction d'Air France-KLM est programmée pour mardi, alors que Jean-Cyril Spinetta attend une réponse avant le 31 mars.
Le leader de la confédération Cgil, majoritaire chez Alitalia, Guglielmo Epifani a qualifié la proposition de rachat de « chantage », dans une interview publiée jeudi par le Corriere della Sera.
Il a également estimé qu'il serait « logique de faire un accord quand nous aurons un nouveau gouvernement » après les législatives des 13-14 avril.

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Suivi de recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales