Le renchérissement du pétrole et les craintes de voir cette ressource rare disparaître sont propices à une imagination des plus fertiles. Dernière idée en date pour remplacer le précieux or noir : les algues. Une manière de faire voler des avions avec des végétaux sans pour autant menacer l’approvisionnement alimentaire humain mais aussi de grignoter du CO2.
Le concept émane de l’avionneur européen Airbus. La filiale d’EADS fonde de grands espoirs sur les biocarburants de deuxième génération, alors que le prix du kérosène ne cesse de flamber et que le secteur aérien, en croissance continue, doit participer à la lutte contre le réchauffement climatique. « L’idéal serait de pouvoir exploiter une substance créée à partir d’une variété d’algues gourmandes en CO2 », ce qui permettrait à la fois d’absorber ce gaz à effet de serre, de limiter les rejets polluants et de ne plus dépendre tant des hydrocarbures, a indiqué le directeur du développement durable d’Airbus, Philippe Fonta, lors d’une conférence sur l’aviation et l’environnement à Tokyo. « Notre ambition est désormais que la croissance du trafic (aérien, ndlr) se fasse sans surcroît d’émission de CO2, ce qui suppose des nouvelles technologies, des modes opérationnels plus efficients, des modifications d’infrastructures ainsi que des mesures économiques », explique-t-il Pas question pour autant de piller les cultures nourricières : « il est hors de question que nous utilisions des biocarburants élaborés à partir de végétaux nécessaires pour nourrir l’humanité », assure-t-il
Airbus a récemment effectué un vol expérimental avec un A380 alimenté par un carburant alternatif, du gaz liquéfié (GTL), fourni par Shell. Les recherches se poursuivent et un deuxième test au GTL devrait avoir lieu en 2009, ainsi que des essais de biocarburants de deuxième génération, selon Philippe Fonta.
L’américain Boeing poursuit des objectifs similaires et a également lancé des campagnes de tests dans le but de proposer un jour des « Bio-jets ».
Avant que les algues ne fassent décoller les avions, il y a toutefois encore beaucoup de travail.
