France Bourse
Abonnez-vous

Le SMIC, la revalorisation avant la réforme

Article du 24/06/2008

Près de 2,5 millions de personnes, soit un salarié sur dix en France, sont concernés par la hausse du Smic qui vient d’être annoncée. Il s’agit de la deuxième revalorisation en quelques mois du salaire minimum interprofessionnel de croissance.
Le 1er mai dernier, le Smic est passé à 8,63 euros brut de l’heure, soit près de 1 308 euros brut par mois. En net, en fonction des cotisations, il se situait entre 1 000 et 1 030 euros. La revalorisation de 2,3 % avait été justifiée par le gouvernement par la poussée de l’inflation. La loi stipule en effet que si l’indice d’inflation de référence atteint ou dépasse le cap de 2 %, une revalorisation équivalente intervient au début du mois suivant la publication de cet indice. La décision de ce printemps était néanmoins du jamais vu depuis 1996.

Deuxième revalorisation

A l’accoutumée, la hausse du Smic s’opère le 1er juillet. Et ce qui se passera dans quelques jours puisque le niveau du Smic va être relevé de 0,9 %, selon un calcul basé sur l’indice d’inflation (+ 3,3 % sur un an), a annoncé hier le ministre du Travail Xavier Bertrand aux partenaires sociaux, selon ses propos cités par la CGT.
La hausse du Smic est calculée chaque année à partir de l’évolution de plusieurs paramètres économiques. Elle est égale à l’inflation de l’année passée, plus la moitié du pouvoir d’achat du salaire horaire ouvrier (SHBO). Or, l’inflation a annulé cette année tous les gains du SHBO, du jamais vu depuis 1984-1985, selon les experts.
Cette deuxième revalorisation tient compte du reliquat d’inflation, observée en avril et en mai, sachant que le gouvernement n’est pas favorable à un coup de pouce.
Le Smic sera ainsi porté au 1er juillet prochain à 8,71 euros de l’heure. Le salaire minimum passera en juillet à 1 321,02 euros brut mensuel pour 35 heures hebdomadaires (1 037,53 euros net).
Reste que cette revalorisation, qui doit pallier la montée des prix à la consommation, ne signifie pas pour autant un « coup de pouce » pour les travailleurs, a dénoncé Maryse Dumas (CGT) devant la presse au sortir de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) qui réunissait hier les partenaires sociaux.
FO a souligné « l’inflation des denrées de première nécessité et des transports ». Pour la CFDT, l’augmentation est « très faible » mais « la question très large des salaires ne peut pas se régler par le Smic, ni par un coup de pouce ».

Une réforme du Smic à l’automne

Il faut aussi dire que gouvernement prépare pour l’automne une réforme sensible du Smic. Cette réforme prévoit à partir de 2010 une revalorisation annuelle au 1er janvier et la constitution d’une « commission du Smic » composée d’experts qui rendraient un avis consultatif sur « l’évolution souhaitable » du salaire minimum.
Une revalorisation du Smic au 1er janvier donnerait « une lisibilité accrue aux partenaires sociaux » dans les branches pour relever les rémunérations minimum prévues dans les conventions collectives, et dans les entreprises pour négocier des augmentations salariales, selon l’exposé des motifs.
Les « critères légaux d’indexation du Smic » sur les prix et les salaires resteraient inchangées.
Le 1er juillet, le ministre du Travail et son homologue à l’Economie et l’Emploi Christine Lagarde rencontreront les partenaires sociaux pour discuter de l’avant-projet de réforme qui leur a été transmis hier.
La CFTC s’était par avance émue du projet de réforme, rappelant que le Smic est un « instrument de justice sociale » et « doit être fixé par l’Etat, et non par un quelconque comité, sans légitimité démocratique ».
Même crainte à la CGT pour qui « les critères d’indexation automatiques du Smic qui sont visés » et la politique du gouvernement contradictoire avec la volonté de Nicolas Sarkozy « que la France qui se lève tôt soit enfin reconnue dans la valeur de son travail ».
La CGT est également opposée, contrairement à d’autres syndicats, à la volonté de faire passer l’augmentation du Smic du 1er juillet au 1er janvier.
Selon la CGT, « cela va dans le sens de la volonté du patronat de permettre une annualisation du Smic » afin que son calcul intègre les primes, indemnités, 13ème mois...
Ces annonces interviennent en outre alors que le gouvernement lançait une campagne publicitaire sur le thème du pouvoir d’achat avec le slogan : « Vous êtes impatients, nous aussi ».

Francebourse.com, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Suivi de recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales