France Bourse
Abonnez-vous

Détente pétrolière

Article du 13/08/2008

Il y a encore quelques mois les troubles géopolitiques comme celles qui ont marqué le week-end dernier en Géorgie auraient propulsé les cours du brut vers de nouveaux plus. Il n’en a rien été. Et le prix du pétrole continue faiblir.
Seule réaction à la crise russo-géorgienne : lors de la séance, les cours du baril d’or noir se sont d’abord échangés en hausse pendant la première moitié des transactions, les investisseurs réagissant à la fermeture par précaution d’un oléoduc et d’un gazoduc dans le Caucase, acheminant les ressources naturelles de l’Azerbadjian vers les marchés européens, en raison du conflit entre la Géorgie et la Russie. Le groupe pétrolier BP, qui exploite ces deux infrastructures, a par la suite annoncé qu’il allait continuer à transporter par deux routes, dont par rail, le pétrole. Rassurés sur les approvisionnements, les investisseurs se sont tournés vers les facteurs négatifs à la hausse des prix. Les cours du baril d’or noir ont ensuite été affectés par l’annonce de la fin des opérations militaires russes en Géorgie, selon les analystes.

Les prix du pétrole ont également pâti du redressement continu du dollar, monnaie dans laquelle ils sont libellés. « Le dollar a renoué avec sa qualité de valeur refuge dans les moments d’incertitudes. Son redressement, depuis quelques jours, pénalise les matières premières », explique Mike Fitzpatrick, analyste à la maison de courtage MF Global. Une revalorisation du dollar est de nature à dissuader les investisseurs hors zone dollar, qui se portent souvent à l’achat sur les matières premières pour protéger la valeur de leur portefeuille quand le dollar s’effrite.
Le billet vert était toujours en dessous du seuil de 1,50 dollar pour un euro hier, des niveaux plus vus depuis février.

Du coup, les prix du pétrole ont fini à leur plus bas depuis mi-avril à New York. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre a clôturé à 113,01 dollars, en retrait de 1,44 dollar par rapport à son cours de clôture lundi. C’est un plus bas depuis le 15 avril.
A Londres, le baril de pétrole Brent pour livraison en septembre a terminé à 111,15 dollars, en recul de 1,52 dollar sur l’InterContinental Exchange de Londres (ICE). Les prix sont tombés en séance à 110,47 dollars, un plus bas depuis près de quatre mois.
Les prix du pétrole ont lâché plus de 34 dollars depuis leur record historique à 147,27 dollars le 11 juillet à New York.
Et ils pourraient rester dans cette fourchette de cours. L’Agence Internationale sur l’Energie (AIE), qui défend les intérêts des pays industrialisés, a laissé inchangée sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2008.
Dans la foulée, l’agence gouvernementale américaine d’information sur l’énergie (EIA) a rabaissé, pour la première fois depuis février, ses prévisions de prix du pétrole pour 2008 et 2009 en raison du recul de la consommation mondiale et une augmentation des capacités de production de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Le baril de pétrole va s’échanger en moyenne à 119 dollars en 2008, contre 127 dollars auparavant, indique l’EIA. En 2009, il vaudra 124 dollars, contre 133 dollars précédemment.

Cette baisse des cours se constate d’ailleurs à la pompe. L’Union française des industries pétrolières (Ufip) fait état d’une baisse des prix des carburants la semaine passée, dans le sillage du repli des cours du pétrole.
Le litre de gazole, carburant le plus consommé en France et dont la flambée des prix provoque régulièrement la colère de certaines professions, s’est vendu la semaine dernière 1,3384 euro contre 1,3726 euro la semaine précédente, après un record fin mai à 1,4541 euro.
Le litre de super sans plomb 95 valait en moyenne la semaine dernière 1,4183 euro contre 1,4194 euro la semaine précédente, son dernier record datant du 20 juin à 1,4971 euro.
Le fioul domestique est resté sous la barre d'un euro, à 0,9089 euro le litre, contre 0,9413 euro la semaine précédente. Il avait atteint un record le 4 juillet, à 1,0143 euro.
Selon l’Ufip, l’évolution du prix de baril est répercutée sur les prix à la pompe en France dans un délai variant de 10 à 15 jours et une évolution du prix du baril de brut de 10 dollars se traduit par une variation des prix à la pompe de 5 centimes.
Les prix de l’Ufip correspondent à des moyennes hebdomadaires mais ils peuvent varier d’un jour à l’autre ou d’une station-service à l’autre.

Francebourse.com, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Suivi de recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales