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Le pétrole s’assagit

Article du 07/08/2008

Le baril est au plus bas depuis trois mois. En moins de trois semaines, le baril de brut a chuté de 30 dollars. Depuis son record historique des 149 dollars, le pétrole a perdu près de 20 % de sa valeur.
Premier effet visible de cette baisse : les automobilistes ont vu leur facture carburant baisser de 4 euros par plein en quelques jours. Cela fait du bien à la pompe, en pleine période de vacances et de grands déplacements. L’Union française des industries du pétrole (UFIP), les prix de l’essence sans plomb 95 sont revenus à 1,42 euro le litre en moyenne dans l’Hexagone contre 1,50 euro le 20 juin dernier.
Le renchérissement des prix du carburant avait nettement pesé sur les portefeuilles des ménages français. Si bien que, grande première en France, le trafic sur les autoroutes a baissé de 4 % en juillet par rapport à l’an dernier, selon un constat sur les autoroutes des 18 stations de la Sécurité Routière. Au point que les embouteillages ont été moins importants cet été même pendant le week-end (2-3 août) du « chassé-croisé » entre juillettistes et aoûtiens.
Il n’y a pas qu’en France que la consommation de carburant a fait les frais de la cherté de l’or noir. Sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 20,1 millions de barils par jour (mbj) de produits pétroliers, en baisse de 2,6 % comparé à un an plus tôt. La consommation d’essence a notamment reculé de 2,3 %.
Hier, les Etats-Unis ont diffusé le dernier état de leurs stocks pétroliers. Ceux de pétrole brut se sont étoffés de manière inattendue la semaine dernière tandis que ceux d’essence ont reculé bien plus que prévu.
Le marché est très attentif au ralentissement de l’économie américaine alors que les Etats-Unis sont le premier consommateur d’or noir dans le monde.
Cette tendance confirme les prévisions des analystes qui pronostiquent une baisse de la consommation d’hydrocarbures en raison du ralentissement économique et des niveaux très élevés des prix de l’énergie. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une baisse de 600 000 barils par jour de la consommation des pays riches à partir de l’année prochaine. Les analystes ont révisé leurs prévisions : la banque Lehman Brothers table désormais sur un pétrole sous les 100 dollars.
De plus, le pétrole pourrait trouver un autre motif de déprime dans le regain retrouvé du dollar qui poursuit sa tendance haussière depuis bientôt trois semaines et évoluait hier en hausse sur le marché des changes. « Un dollar potentiellement fort met la pression sur les cours de l’or noir et des matières premières en général », commentent les analystes de Sucden. A l’inverse, la faiblesse du dollar, monnaie dans laquelle sont libellés les prix du brut, par rapport aux principales devises, avait rendu le pétrole moins cher aux investisseurs, qui fuyaient la volatilité sur les places boursières.
Enfin, les cours du pétrole restent toujours liés à l’environnement géopolitique. Au tableau des tensions géopolitiques qui ont occupé les marchés ces dernières semaines et soutenu les cours, le dossier iranien connaissait de nouveaux développements : les Six pays impliqués dans les discussions sur le programme nucléaire iranien « commencent à discuter des contours possibles d’une nouvelle résolution (de l’ONU) prévoyant des sanctions », a indiqué hier le département d’Etat américain.
« Le passage de la tempête tropicale Edouard, qui n’a occasionné que de légers dégâts sur les installations pétrolières dans le Golfe du Mexique, a également adouci les craintes sur l’offre, une nouvelle contrebalancée par l’annonce de l’explosion sur l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan », rapportent les analystes de Barclays Capital. L’acheminement du pétrole par l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) a été interrompu hier à la suite d’un incendie provoqué par une explosion sur un tronçon situé à l’est de la Turquie. Inauguré en 2006, l’oléoduc achemine le pétrole de la mer Caspienne jusqu’au terminal turc de Ceyhan, à destination des marchés occidentaux.
Au Nigeria, autre région clé de l’approvisionnement pétrolier, les attaques de pillards et des rebelles du MEND continuent.
Il faut noter toutefois qu’aucun de ces facteurs n’a entraîné de poussée de fièvre de l’or noir. Les investisseurs sont en quelque sorte devenus moins sensibles qu’il y a quelques semaines au contexte géopolitique. Et le marché pétrolier semble retrouver un peu de raison en revenant sur ses fondamentaux, à savoir la confrontation de l’offre et de la demande.

Francebourse.com, avec AFP



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