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Alcatel-Lucent en pleine cure d’amaigrissement

Article du 30/10/2007

Mnemo : ALU

- 30 000. C’est le nombre de postes qui pourraient être supprimés chez l’équipementier en télécoms Alcatel-Lucent. Des déboires financiers conséquents, une direction fragilisée, un titre qui a perdu près de 40 % de sa valeur depuis le début de l’année … rien ne va plus chez Alcatel-Lucent. Le groupe qui réunit aujourd’hui son conseil d’administration, rue de la Boétie, à Paris, va devoir présenter un « plan d’urgence » comportant des mesures de restructuration avec suppressions d’emplois à la clé, ce pour la seconde fois depuis le début de l’année.
Ces suppressions d’emplois pourraient, selon plusieurs sources, concerner 5 000 à 30 000 postes. Le groupe emploie au total 79 000 personnes. Le continent américain pourrait être le premier visé par ces nouvelles coupes. C’est en effet sur ce marché qu’Alcatel-Lucent rencontre le plus de difficultés, en raison du ralentissement des investissements des opérateurs de téléphonie mobile.
La France devrait donc être moins touchée, d’autant que le dossier est suivi de près par le gouvernement, qui a fait part de son inquiétude lors de plusieurs rencontres avec la direction et les syndicats du groupe. Ces derniers (CGT, CFTC, CFDT), qui ont réussi une forte mobilisation lors du précédent plan, se disent prêts à un nouveau bras de fer. En attendant, ils ont appelé à un « débrayage d’une heure » demain.

Un deuxième plan sévère en quelques mois

Des mesures fortes qui viennent donc s’ajouter à celles déjà décidées en février, quelques semaines seulement après la fusion en décembre entre le français Alcatel et l’américain Lucent. Le groupe avait alors revu à la hausse le nombre de suppressions d’emplois à 12 500 (dont 1 468 pour la France), contre 9 000 auparavant (au moment de la discussion des modalités de la fusion). Ce programme s’inscrivait dans le cadre d’un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros sur trois ans.
Les nouvelles mesures – tout aussi drastiques - devraient être officialisées demain lors de la publication des résultats du troisième trimestre du groupe. Malgré ses 18,6 milliards de chiffre d’affaires, la nouvelle entité a enregistré le 13 septembre son troisième avertissement sur résultats en un an. Alcatel prévoit désormais une croissance de son chiffre d'affaires 2007 « nulle ou légèrement positive », alors qu’il misait précédemment sur une hausse d’environ 5 %, à taux de change constant.
En Bourse, le titre a perdu près de 40 % depuis le début de l’année. Son cours a quasiment été divisé par deux depuis l’annonce de la fusion, en avril 2006.
« Le ‘rêve’ américain s’est révélé être un fiasco cinglant que les dirigeants incompétents veulent faire payer aux salariés », expliquent les syndicats français.
Sa direction est donc sur la sellette, aussi bien l’Américaine Patricia Russo, directrice générale du groupe, dont le départ est ouvertement envisagé par certains analystes qui lui reprochent son manque d’anticipation sur les difficultés du groupe, que le Français Serge Tchuruk, président du conseil d’administration. Petite consolation tout de même : si elle est remerciée, Patricia Russo recevra deux années de rémunération, soit au minimum 2,4 millions d’euros, grâce à la résolution votée lors de l’assemblée générale des actionnaires en juin dernier.

Un secteur chahuté

Alcatel-Lucent n’est toutefois pas le seul équipementier à connaître cette situation.
Son concurrent suédois Ericsson, lui aussi victime de ventes décevantes dans le secteur de la téléphonie mobile et d’une concurrence féroce de la part des chinois notamment, a également revu à la baisse ses prévisions de bénéfice. Une annonce immédiatement suivie d’une dégringolade du titre en Bourse.
Ericsson et Alcatel-Lucent regardent avec méfiance un nouveau venu dans le secteur : Huawei, un équipementier chinois fort de 62 000 salariés, dont le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre en cinq ans (11 milliards de dollars en 2006). En France, le groupe possède des bureaux et remporte contrat sur contrat, grâce à des prix divisés par deux, y compris auprès de France Télécom. L’époque où Alcatel profitait des commandes obligées de France Télécom est révolue.
Certains équipementiers s’en sortent toutefois un peu mieux comme l’américain Cisco qui parie sur la technologie ou le finlandais Nokia qui s’est recentré sur la production de téléphones mobiles.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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