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Sommet de l’Opep : divergences entre politiques et gestionnaires

Article du 19/11/2007
Les divergences entre partisans d'une ligne politique dure et ceux d'une orientation plus accommodante pour les pays occidentaux consommateurs de pétrole se sont révélées au grand jour lors du 3e sommet de l'Opep à Ryad.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole « devrait s'établir comme agent géopolitique actif », a affirmé le président vénézuélien Hugo Chavez à l'ouverture du sommet samedi soir.
Le pétrole ne doit « pas se transformer en outil de conflit », a rétorqué le roi Abdallah d'Arabie saoudite aussitôt après.
Dès l'ouverture du sommet, qui devait se terminer dimanche, la ligne de partage est apparue clairement entre le clan des « durs » désireux d'orienter l'Opep vers une ligne hostile aux Etats-Unis et celui des pays qui souhaitent se limiter à la gestion des bénéfices du pétrole.
Hugo Chavez peut compter sur le soutien du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et du « petit dernier » au sein de l'Opep, l'équatorien Rafael Correa.
L'Arabie saoudite a derrière elle essentiellement les émirats du Golfe, traditionnels alliés de Washington.
Plusieurs autres pays n'ont pas affiché de position claire dans ce débat comme les Africains (Nigeria et Angola) ainsi que l'Indonésie, l'Irak et l'Algérie. Dans le cas de la Libye, son dirigeant Mouammar Kadhafi est engagé dans une opération de rapprochement diplomatique avec les pays occidentaux et a boycotté le sommet de Ryad en raison de ses relations tendues avec l'Arabie saoudite.
L'Opep se compose de l'Algérie, de l'Angola, de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l'Equateur - qui a réintégré l'Organisation lors du sommet de Ryad après l'avoir quittée en 1992 - l'Indonésie, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar et le Venezuela.
Ces divergences surviennent alors que les prix du pétrole se situent à des niveaux quasi-record, proches des 100 dollars.
L'Opep a décidé de ne pas se prononcer sur un relèvement ou non de son plafond de production au sommet de Ryad, renvoyant toute éventuelle décision à sa prochaine réunion ministérielle, le 5 décembre à Abou Dhabi.
Le roi Abdallah a constaté samedi qu'une fois ajustés de l'inflation, les prix du pétrole sont encore en-deça de leurs niveaux du début des années 80 où ils avaient dépassé, en dollars actuels, les 100 dollars.
Cette remarque a été immédiatement exploitée par le président iranien qui a fait observer que cela leur laissait encore de la marge pour grimper, ce qui n'était peut-être pas le message que le souverain saoudien voulait faire passer.
Le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, a indiqué avant l'ouverture officielle du sommet que tout en restant sous les 100 dollars, le prix du baril devrait se maintenir à son niveau actuel jusqu'à la fin mars, avant de reculer.
En clôture vendredi, il s'établissait à 95,10 dollars pour le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre et de 91,62 dollars pour le baril de Brent de la mer du Nord.
Certains membres de l'Opep s'inquiètent publiquement des conséquences d'un maintien prolongé des prix de l'or noir autour de 100 dollars.
Le ministre nigérian du pétrole Odein Ajumogobia a estimé en marge du sommet samedi que « les craintes sont significatives » sur l'impact potentiel de la cherté du pétrole sur la demande des pays consommateurs.
Le sommet devait se clore dimanche avec une nouvelle réunion des chefs d'Etat et représentants des pays membres à 15h00 locales (12h00 GMT) suivie d'une conférence de presse.
La capitale saoudienne offrait samedi et dimanche l'aspect d'une ville déserte, en raison des mesures de sécurité prises pour le sommet. Les fonctionnaires ont reçu deux jours de vacances exceptionnelles.
Par ailleurs, un incendie, d'origine accidentelle, a eu lieu sur un gazoduc de l'est de l'Arabie saoudite et a fait des morts et des blessés, a annoncé la compagnie pétrolière Saudi Aramco sans préciser le nombre des victimes.

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