Encore et toujours. Les usagers des transports publics et – aujourd’hui – ceux de la Fonction Publique ont dû faire appel au système D pour se dépêtrer de cette nouvelle journée de grève durant laquelle cheminots et traminots ont été rejoints par les fonctionnaires.
La grève pour les salaires et les effectifs dans la Fonction Publique a mobilisé un peu plus de 30 % des 2,5 millions fonctionnaires d’Etat, selon des chiffres de la mi-journée du ministère, contre 20 % lors de la précédente journée d’action en février.
Le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, a qualifié cette grève de « moyennement suivie » avec « 30 % » de grévistes, sur RTL.
Dans l’Education nationale, la grève a donné lieu à une querelle de chiffres. La FSU, le premier syndicat de fonctionnaires, a estimé les taux de grévistes à 65 % des enseignants du primaire et de 58 % des enseignants des collèges. Une estimation « démentie formellement » par le ministère, qui a évalué la participation à environ 40 %, toutes catégories confondues. Dans le détail, selon le ministère, 46,75 % des enseignants du premier degré étaient en grève, 42,15 % dans les collèges, 33,64 % dans les lycées d’enseignement professionnel et 37,43 % dans les lycées d’enseignement général. 23,42 % des personnels non-enseignants avaient cessé le travail.
Ces taux de grève sont les plus importants enregistrés chez les enseignants et personnels de l’Education nationale depuis le long mouvement contre les réformes Fillon des retraites en 2003.
A la SNCF, le trafic était encore perturbé aujourd’hui avec deux à quatre trains par heure pour les RER et un train sur deux environ pour les Transiliens. Un TER sur deux devait circuler. Quelque 350 TGV sur 700 sont programmés.
Demain, le trafic ferroviaire devrait s’améliorer légèrement avec 400 TGV sur 700, 88 Corail sur 300, des fréquences de Transiliens « meilleures » en Ile-de-France, 50 % des TER, un trafic Eurostar « normal » et Thalys « proche de la normale », a prévu la direction.
Le taux de grévistes à la SNCF était en très légère hausse aujourd’hui, avec 27 % de grévistes, contre 26,2 % hier, selon la direction, qui doit entamer demain des négociations avec les syndicats et en présence de représentants de l’Etat.
La grève à la RATP contre la réforme des régimes spéciaux de retraite était suivie par 18,4 % des agents mardi à la mi-journée, au septième jour du conflit, contre 18 % lundi, a indiqué la direction. Malgré tout, le trafic était loin d’être normal pour un jour de semaine.
A 17h00, la RATP annonçait un service quasi-normal sur les lignes 1 et 3 bis, des rames toutes les 5 à 20 minutes sur les lignes 2, 4, 5, 9, 3, 6, 7, 7 bis, 13 et 11. En revanche, le service était quasi nul sur les lignes 8 et 10 du métro et perturbé sur la ligne 12 en raison d’un accident grave de voyageur. Aucun problème sur la ligne 14. Enfin, un peu moins de la moitié des bus circulait en fin de journée.
Du côté des RER, il fallait prévoir ce soir un trafic quasi nul sur la ligne A et deux trains en circulation entre Denfert Rochereau et Gare du Nord jusqu’à 18h30 sur la ligne B.
La RATP prévoit pour demain un trafic « très fortement perturbé » sur les lignes A et B du RER, une rame sur quatre sur la quasi-totalité des lignes de métro (et deux rames sur trois en moyenne sur la ligne 1), et 50 % des bus et tramways, soit sensiblement les mêmes perturbations que mardi.
Ce soir, la circulation sur le périphérique était habituelle.
Dans les aéroports, le trafic aérien a été légèrement perturbé ce matin. Les retards s’élevaient à 45 minutes en moyenne au départ et à l’arrivée d’Orly, et à 30 minutes en moyenne à Roissy. Plusieurs navettes d’Air France entre Paris et des villes de province ont été annulées.
Certains hôpitaux devaient tourner au ralenti dans la journée, de même que les bureaux de poste et les agences France Télécom.
Les quotidiens nationaux étaient absents des kiosques en raison d’un mot d'ordre de grève d’une branche du syndicat du Livre, qui dénonce le projet de réorganisation aux NMPP et exige l'ouverture de négociations salariales.
A Paris, plusieurs manifestations avaient été organisées. Le leader de la CFDT François Chérèque a été hué par quelques dizaines de participants à la manifestation des fonctionnaires, qu’il a quittée en courant, protégé par son escorte, au bout d’une heure, a constaté un journaliste de l’AFP, alors que son homologue de la CGT Bernard Thibault était déjà parti, mais dans le calme.
