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Pakistan : Ne pas froisser

Article du 23/01/2008

C’est à un savant jeu de diplomatie que se sont livrés les dirigeants français et pakistanais qui se sont rencontrés hier à Paris.
Pour Pervez Musharraf, il s’agissait de ne pas froisser son partenaire français et donc de rassurer : sur la situation de politique intérieure du pays, la menace terroriste, le sort de la puissance nucléaire…
Pour Nicolas Sarkozy, il s’agissait de faire passer les messages de la communauté internationale qui justement craint que les prochaines élections se déroulent dans de mauvaises conditions, qu’Al-Qaïda mette en péril l’intégrité du Pakistan et que la bombe atomique ne tombe entre de mauvaises mains.
A ce sujet, le président pakistanais, lors d’une conférence à l’Ifri (Institut français des relations internationales), s’est employé à relativiser les risques de déstabilisation de son pays, le seul du monde musulman à disposer officiellement de la bombe nucléaire. « S’il vous plaît, ne comparez pas le Pakistan à une république bananière ou à un Etat africain où ce type de choses peut arriver, où un gouvernement peut être, du jour au lendemain, renversé », a-t-il renchéri plus tard dans une interview à la chaîne d’informations France 24. « Nous avons une armée extrêmement disciplinée (...) Nous sommes un pays organisé. Mon pays fonctionne très bien », a-t-il insisté.
C’est pourtant là un des sujets d’inquiétude de la communauté internationale alors que le Pakistan est confronté à une crise politique et à une vague d’attentats sans précédent, dont un a coûté la vie à l’opposante Bénazir Bhutto en décembre dernier. Pervez Musharraf assure que les élections législatives du 18 février seront organisées dans la transparence et la légalité.
Nicolas Sarkozy a souligné « l’importance du processus électoral en cours » dans ce pays et a redit « son soutien total à M. Musharraf pour la réussite de la transition politique », selon la présidence française.
Cependant, les menaces de déstabilisations du pays sont nombreuses. Les Etats-Unis, pour qui Islamabad est un allié dans « la guerre contre la terreur », considèrent qu’Al-Qaïda se reconstitue dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan et que les talibans les utilisent comme base arrière dans leurs opérations contre la force internationale emmenée par l’OTAN en Afghanistan.
Hier, le président pakistanais a tenu à faire la différence entre les extrémistes d’Al-Qaïda, réduits, selon lui, à de « petits groupuscules qui se cachent dans les montagnes » et les talibans qui mènent à partir des zones tribales pakistanaises l’insurrection en Afghanistan.
La France a réitéré son soutien au « Pakistan dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme », rappelant que le Pakistan était « un pays décisif pour la stabilité de la région et du monde ».
Enfin, Pervez Musharraf a souhaité que la France apporte à son pays une aide « au niveau socio-économique » pour développer les zones tribales pakistanaises.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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