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Pakistan : La déroute électorale de Musharraf

Article du 19/02/2008

Un revers cuisant. Selon les premiers résultats des élections législatives pakistanaises qui se sont tenues hier, le camp du président du Pakistan Pervez Musharraf en est le grand perdant. Ce désaveu des urnes pourrait le conduire à remettre les clefs du pouvoir à une coalition de l’opposition.
Autre surprise de ces élections législatives et provinciales : les partis islamistes fondamentalistes ont également essuyé un revers majeur par rapport à leur percée en 2002.
La victoire semble donc acquise pour l’opposition pakistanaise qui a mené une campagne difficile marquée par une recrudescence d’attentats meurtriers et surtout l’assassinat de son leader Benazir Bhutto en décembre dernier. Le scrutin semble marquer l’aversion d'une population, minée par la peur, pour les groupes armés proches d’Al-Qaïda et des talibans qui mènent depuis près d’un an une campagne d’attentats suicide extrêmement meurtrière dans tout le pays.
Le changement qui se dessine - Pervez Musharraf, réélu président le 6 octobre, n’ayant que le choix restreint entre une coalition improbable avec l’opposition, la démission ou une présidence à inaugurer les chrysanthèmes - est déjà en soi une révolution dans ce pays, qui a vécu plus de la moitié de ses 60 ans d’histoire sous la férule des généraux putschistes et le reste sous des gouvernements cornaqués par les militaires.

Une révolution

Les chiffres partiels de la télévision d’Etat - pas encore officiels - placent le Parti du Peuple Pakistanais (PPP), la formation emmenée par le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, en tête, suivi par la Ligue Musulmane du Pakistan - aile Nawaz (PML-N) de l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, loin devant la PLM-Q (« Q » pour Qaïd-e-Azam), le parti au pouvoir depuis 2002 et principal soutient du chef de l’Etat, et son traditionnel allié le MQM.
Ces décomptes sont scrutés avec anxiété dans les capitales occidentales, en particulier par Washington qui a exercé depuis des mois des pressions intenses et inhabituelles sur Pervez Musharraf, pourtant son allié-clé dans la « guerre contre le terrorisme » pour éviter que ce pays de 160 millions de musulmans ne sombre dans le chaos. Il faut dire que l’enjeu est de taille, les Etats-Unis craignant que l’armement nucléaire pakistanais ne tombe entre de mauvaises mains et répétant à l’envi qu’Al-Qaïda et les talibans afghans avaient reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, frontalières avec l’Afghanistan.
La dégradation de la situation intérieure est en effet bien réelle. Le nord-ouest du pays est en proie à une « talibanisation » rampante. Les kamikazes proches d’Al-Qaïda ont fait de 2007 l’année la plus meurtrière de l’histoire du pays, avec plus de 800 morts. Depuis le début de l’année, près de 150 personnes ont été tuées dans une campagne de terreur qui s’était intensifiée à l’approche des élections. Oussama Ben Laden avait décrété personnellement le 20 septembre le djihad à Pervez Musharraf et son régime.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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