France Bourse
Abonnez-vous

Pakistan : Difficile partage du pouvoir

Article du 20/02/2008

Il a perdu les élections. Mais ne compte pas abandonner le pouvoir pour autant. C’est ce qu’affirme le président pakistanais Pervez Musharraf, dans une interview à l’édition en ligne du Wall Street Journal publiée hier soir.
« Nous devons aller de l’avant de façon à apporter un gouvernement démocratique stable au Pakistan », préfère marteler Pervez Musharraf. De là à faire un gouvernement de coalition, rien n’est moins sûr. « Le président n’a pas mandat pour partager le pouvoir avec le Premier ministre », estime Pervez Musharraf cité par le Wall Street Journal. « Il y aurait conflit si le Premier ministre et le président voulaient se débarrasser l’un de l’autre. J’espère seulement que nous éviterons de tels conflits », ajoute-t-il.
Pourtant, le leader pakistanais poursuit : « j’aimerais travailler avec tout parti et toute coalition parce que c’est dans l’intérêt du Pakistan ». « Nous devons viser des politiques de conciliations et des interactions harmonieuses au sein du gouvernement, entre les différents partis et entre le Premier ministre et le gouvernement », explique-t-il. « Je vais oeuvrer en ce sens », assure-t-il.
De quoi alimenter le futur bras de fer entre lui et l’ex-opposition qui a massivement remporté les législatives du 18 et s’efforce actuellement de s’unir contre le chef de l’Etat.
Dans l’opposition, rien n’est joué en effet car aucun des deux partis en tête ne dispose d’une majorité pour gouverner seul et Pervez Musharraf pourrait jouer sur la défiance qui subsiste entre les mouvements des deux anciens Premiers ministres ennemis des années 1990.
D’autant que le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto et la Ligue Musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) de Nawaz Sharif ont entamé deux jours de négociations pour un gouvernement d’union et divergent sur le sort à réserver au président.
Le PML-N a appelé à « débarrasser le pays de la dictature » et exigé le départ du chef de l’Etat. Le PPP lui ne serait pas hostile à une cohabitation avec un Musharraf dépouillé de pouvoirs extraordinaires qu’il s’est attribués parfois au mépris de la Constitution.
Autre pomme de discorde : le PPP se veut progressiste et Bénazir Bhutto avait promis de « débarrasser le Pakistan des islamistes » y compris en permettant aux Etats-Unis de frapper sur son territoire, dans les zones tribales du nord-ouest bastion des talibans et des combattants d’Al-Qaïda. Alors que les Américains se méfient de Nawaz Sharif, qu’ils considèrent comme un bigot prêt au compromis avec les fondamentalistes.
La répartition des portefeuilles dans un éventuel gouvernement PPP-PML-N et, surtout, de celui de Premier ministre, sera donc épineuse.

Francebourse.com
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales