Après la déroute électorale de Pervez Musharraf et la victoire des partis d’opposition, quel gouvernement pour le Pakistan ? Départ du président, gouvernement de coalition ? Autant de questions majeures qui mettent en sursis l’avenir du pays.
Pour tenter d’y répondre, les chefs des deux partis d’une opposition relativement désunie se sont retrouvés aujourd’hui. Car avant de penser gouverner, il leur fait se mettre d’accord sur la ligne de conduite à adopter.
La question la plus épineuse est précisément le sort réservé au chef de l’Etat. Le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de la défunte Benazir Bhutto, arrivé largement en tête et qui devrait diriger le gouvernement, n’est pas hostile à une cohabitation avec un président privé d’une partie de ses pouvoirs de blocage. Le mouvement de l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, arrivé second et sans lequel une coalition de l’ex-opposition est impossible, exige, lui, le départ de Pervez Musharraf qu’il considère comme un « dictateur ».
Pervez Musharraf, qui ne semble pas vouloir lâcher son poste, pourrait exploiter l’animosité entre les mouvements des deux ex-Premiers ministres ennemis des années 1990. Le président a fait de la question de son départ un casus belli, lui qui peut dissoudre le Parlement et démettre le gouvernement.