France Bourse
Abonnez-vous

Bourse de Paris : Dans le rouge

Article du 27/05/2008

Mnemo : PXI


Après avoir ouvert en hausse, le CAC est descendu sous les 4 900 points pour la première fois en séance depuis le 24 avril. L’indice parisien finit à quelques points au-dessus de ce seuil symbolique (4 906,56 points), en baisse de 0,63 %.
Hier, la Bourse de Paris avait clôturé en légère hausse, le CAC 40 gagnant 0,08 % à 4 937,84 points.

Au lendemain du jour férié du « Memorial Day », Wall Street a rouvert en modeste hausse : le Dow Jones gagnait 0,04 % et le Nasdaq 0,23 %. Vers 17h30, le Dow Jones progresse de 0,05 % à 14 485,98 points et le Nasdaq gagne 0,54 % à 2 457,77 points.
Vendredi, les trois indices avaient clôturé dans le rouge, après de nouveaux signes de faiblesse du marché immobilier et la remontée du pétrole : le Dow Jones avait perdu 1,16 %, le Nasdaq 0,81 % et le SP 500 1,32 %.

D’importantes statistiques étaient attendues aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs américains a baissé à 57,2 points en mai contre 62,8 points en avril, selon l’institut privé de conjoncture Conference Board. L’indice plonge ainsi à son plus bas niveau depuis 16 ans, pénalisé par la hausse des prix à la pompe et la baisse des prix de l’immobilier. Les consommateurs américains se disent inquiets sur la situation présente et sur ce que leur réserve l’avenir.
En revanche, les ventes de logements neufs ont progressé de 3,3 % en avril par rapport à mars, pour s’établir à 526 000 unités (en rythme annuel), au-dessus des anticipations. Le stock des maisons invendues s’est replié de 2,4 % sur le mois à 456 000, son douzième mois consécutif de baisse.
Les ventes de logements neufs ressortent en recul de - 42 % sur un an, selon les chiffres du département du Commerce. Il s’agit de la baisse la plus importante depuis près de 27 ans.
Le prix médian des ventes de logements neufs a progressé de 1,5 % sur un an, à 246 100 dollars.
Autre donnée immobilière : le prix des logements individuels aux Etats-Unis a chuté de 14,1 % sur un an au cours du premier trimestre 2008, selon l’indice Standard & Poor's/Case Shiller. Le recul est cinq fois plus rapide que lors de la dernière récession sur le marché immobilier, note S&P.

En France, le moral des industriels s’affiche en baisse pour le mois de mai, à 102 points (- 4), selon les chiffres de l’INSEE. L’indice avait déjà baissé de deux points en avril.
« D’après les chefs d’entreprise interrogés en mai, le fléchissement de la conjoncture industrielle entamé le mois dernier s’est accentué », souligne l’Institut de la statistique dans un communiqué. « Les entrepreneurs de l’industrie manufacturière estiment que leur activité passée a de nouveau sensiblement ralenti ». « Les carnets de commandes globaux comme étrangers se dégarnissent nettement et retrouvent ainsi un niveau proche de la moyenne de longue période », selon l’INSEE.
« Au vu du net repli des perspectives personnelles de production, l’activité pourrait encore ralentir dans les prochains mois, surtout dans les biens de consommation et l’automobile », prévient l’institut. « Les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l'industrie dans son ensemble, se dégradent nettement ».
Autre chiffre pour l’Hexagone : les mises en chantier de logements ont de nouveau baissé entre février et avril, de 18,8 % (80 084 unités), et les permis de construire de 16,3 % (115 507 unités), a annoncé le ministère de l’Ecologie. Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est en repli de 0,7 % mais le nombre de permis recule de 9 %.
Concernant les mises en chantier, les logements individuels reculent fortement sur les trois derniers mois (- 26,6 %) et de 6,5 % sur un an. Les logements collectifs baissent de 4,6 % sur le trimestre mais continuent à progresser sur un an de 7,6 %. Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantier ont reculé entre février et avril de 22,4 %. Sur les 12 derniers mois, elles se replient de 1,6 %.
Les ventes de logements neufs sont tombées de 27,9 % sur un an au premier trimestre 2008 (26 700 unités) et le niveau des stocks n’a jamais été aussi élevé, ajoutent les services de l’Equipement du ministère de l’Ecologie. Sur cette période, les ventes sont en recul dans 18 des 22 régions de France métropolitaine. La baisse est particulièrement forte en Limousin (- 64,8 %), Lorraine (- 68,4 %) et Auvergne (- 67,9 %).
Le nombre de logements neufs à vendre a également nettement reculé, au premier trimestre, de 28,3 % sur un an (28 800). Le repli est de 19,3 % par rapport au quatrième trimestre 2007.
Cette baisse dépasse même les 60 %, en rythme annuel, dans trois régions (Lorraine, Midi-Pyrénés et Auvergne). « Les mises en vente de logements en immeubles collectifs ont reculé de 29,4 % et celles de maisons de 21 % », selon le communiqué.
Le niveau des ventes restant inférieur à celui des mises en ventes, le stock de logements neufs proposés à la vente « continue de progresser », selon le texte. Au 31 mars, ce stock est de « 105 600 logements, chiffre qui n’avait jamais été atteint », a souligné le ministère.
Selon lui, le délai d’écoulement de logement reste stable à 11 mois pour le collectif mais passe à 12 mois pour l’individuel.
Quant aux prix au mètre carré, ils ont poursuivi leur progression dans le collectif (+ 3,7 %) mais à l’inverse, dans l’individuel, le prix d’un lot a reculé de 1,8 %, selon le ministère.

En Allemagne, l’Office fédéral de la statistique a confirmé ses estimations sur la croissance du PIB pour le premier trimestre 2008. Sur les trois premiers mois de l’année, le produit intérieur brut allemand a connu sa plus forte progression depuis douze ans, à la faveur d’une hausse des investissements dans les usines ainsi que les secteurs de la construction et de l’équipement.
La croissance ressort à 1,5 % sur les trois premiers mois de l’année pour la première économie de la zone euro. En glissement annuel, la croissance du PIB ressort à 1,8%.
La hausse de l’activité a été notamment tirée par l’augmentation des investissements bruts, qui ont contribué à hauteur de 0,7 point à la croissance du trimestre, souligne l’Office fédéral de la statistique.
Cependant, d’autres données prêtent à plus de pessimisme. Le moral des consommateurs s’est détérioré de façon inattendue, selon l’enquête GfK. L’indice en ressort à 4,9 pour juin contre 5,6 en mai.

En Italie, la confiance des chefs d’entreprise remonte en mai avec un indice de confiance qui ressort à 89,6 contre 87,6 en avril, en données corrigées des variations saisonnières, annonce l’institut Isae. Cette embellie inattendue fait suite à six mois consécutifs de baisse.

Les cours du pétrole, au centre des inquiétudes depuis plusieurs semaines, sont repartis en légère baisse à l’ouverture à New York, sur des prises de bénéfices après les sommets historiques établis jeudi dernier.
Les investisseurs surveillent avec attention le prix du pétrole qui a dépassé pour la première fois la semaine dernière la barre des 135 dollars le baril, dans un contexte d’inquiétudes sur une forte demande et une offre réduite. Depuis plusieurs séances, les opérateurs manifestent leurs craintes sur les conséquences de la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires sur la consommation, premier moteur de la croissance américaine. Les investisseurs redoutent notamment que les consommateurs américains réduisent drastiquement leurs achats de biens qui ne sont pas de première nécessité.
« Le pétrole va demeurer la préoccupation du marché pendant encore quelque temps, car nous entrons dans la période de grands déplacements en voiture » aux Etats-Unis (« driving season »), estime l’analyste Peter Cardillo, alors qu’une nouvelle attaque au Nigeria, huitième exportateur mondial, a visé un site de la Shell.
Du côté de l’offre également, le président de l’OPEP a réaffirmé que le cartel ne se réunirait pas avant septembre pour discuter du marché pétrolier, selon le site Internet de la Libyan National Oil Corporation, la société nationale pétrolière libyenne.

Après les statistiques sur la France et l’Allemagne confirmant les craintes de ralentissement économique, l’euro se replie face au billet vert.
Le dollar a été sous pression ces derniers jours, les observateurs craignant que les prix élevés de l’or noir et des matières premières ne pèsent sur la consommation aux Etats-Unis et les bénéfices des entreprises, empêchant la première économie mondiale de repartir.
L’euro a lui profité de ce contexte, supporté par des estimations selon lesquelles la Banque Centrale Européenne ne baisserait pas ses taux à court terme, les risques inflationnistes restant réels. « L’augmentation continue et substantielle des prix du pétrole a contribué au ralentissement de la croissance dans la zone euro (...), mais en même temps, elle a augmenté les pressions inflationnistes », a déclaré le vice-président de la BCE, Lucas Papademos, à un journal grec.
La BCE a décidé au début du mois de maintenir son principal taux inchangé à 4 %.

A suivre demain mercredi 28 mai :
- aux Etats-Unis : les commandes de biens durables pour avril et les stocks de pétrole hebdomadaires
- en zone euro : la balance des paiements en mars
- en Allemagne : il faudra regarder l’indice des prix (estimation préliminaire pour mai)
- en France : l’enquête de conjoncture auprès des ménages sera publiée pour la période de mai

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales