Appels au rassemblement. De nombreuses professions devraient mener aujourd’hui des manifestations dans toute la France.
La protection de l’emploi sera au cœur du cortège convoqué par la CGT et la CFDT, alliés à Sud et la FSU. Les salariés sont appelés à manifester, plus qu’à faire grève, contre « la déréglementation du temps de travail » induite par un projet de loi soumis demain au conseil des ministres. La CGT et la CFDT accusent le gouvernement d’avoir menti sur les 35 heures.
Egalement sur la sellette : la réforme des retraites avec l’allongement de la durée de cotisation.
Cette journée d’action survient dans un contexte de tensions, attisé par la perspective des élections prud’homales de décembre, avec les autres syndicats qui n’ont pas appelé aux manifestations de mardi.
Le secrétaire général de la CGT, sans répéter son souhait d’un million de personnes dans la rue émis début juin, a souhaité que la mobilisation soit « supérieure » à celle du 22 mai sur les retraites. 700 000 personnes selon la CGT et près de 300 000 selon la police avaient alors défilé.
François Chérèque n’a pas fixé de seuil. Il s’est borné à souligner que son organisation n’appelait pas à la grève dans les transports pour ne pas perturber les épreuves du baccalauréat, le même jour.
A ce sujet, en Ile-de-France, seul le RER B connaît des difficultés avec un peu plus d’un train sur 2 (69 % du trafic). L’interconnexion SNCF/RATP est suspendue à la Gare du Nord. Le trafic est quasi normal sur l’ensemble des lignes de bus, métro et tramway.
Le trafic est peu pertubé à la SCNF. La circulation des trains Corail se fait normalement excepté sur l’axe Bordeaux-Nice, Bordeaux-Marseille, Paris-Clermont-Béziers-Marseille et Paris-Limoges-Toulouse.
Du côté des TER en revanche, des perturbations sont à prévoir dans certaines régions. C’est le cas notamment de la Côte d’Azur : aucun tramway et presque aucun bus ne circulaient ce matin dans l’agglomération de Nice. Réseau également perturbé à Cannes.
Le trafic routier ne devrait pas être facilité par les mouvements de routiers qui continuent leurs protestations. Etranglés par la cherté du pétrole - le poste carburant représentant 30 % de leurs dépenses -, les routiers français estiment souffrir d’une fiscalité désavantageuse comparé à leurs rivaux européens, aussi bien sur le gazole que dans le domaine social. Ils manifestent depuis plusieurs semaines déjà à ce sujet. Des opérations escargots sont prévues un peu partout en France. Plusieurs actions de ce type ont déjà perturbé le trafic hier dans le Sud-Est, vers Bordeaux ou à la frontière franco-espagnole, ainsi que dans les Bouches-du-Rhône. Dans l’Ouest hier, les routiers filtraient la circulation sur de nombreux axes routiers, notamment sur l’A11, dans le Maine-et-Loire, et l’A13 dans le Calvados et la Seine-Maritime.
Les transporteurs devraient être rejoints aujourd’hui par les taxis. Dans la capitale, les salariés et locataires des taxis parisiens devaient mener une action de protestation contre la hausse des carburants entre les aéroports et le ministère des Finances, a annoncé la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat).
La Fnat « n’exclut pas de mettre, à brève échéance, son organisation au service d’une mobilisation interprofessionnelle aux côtés des routiers, des pêcheurs » mais également d’autres métiers « tels que les artisans du bâtiment et des travaux publics ».
Autre mouvement de grève qui a choisi de participer à cette journée de mobilisation du mardi : celui des agents portuaires qui s’étaient déjà fait entendre il y a peu. Ce matin, le port autonome du Havre était bloqué, notamment le terminal des car-ferries transmanche.
Les ports français sont fortement perturbés depuis la mi-avril par des mouvements contre un projet de transfert vers le privé des terminaux et de leurs personnels encore sous statut public.
Parmi les autres secteurs qui pourraient être touchés, quoique faiblement, la Direction générale de l’aviation civile prévoit des « perturbations possibles, notamment en début de journée » sur le trafic aérien. Air France assure que les appels à la grève n’auront aucune incidence sur le trafic.
Plusieurs syndicats ont appelé à la grève à La Poste et chez France Télécom.
Dans les services publics, le mouvement pourrait aussi se faire ressentir dans les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière, territoriale) et dans les écoles, alors que les syndicats garantissent la bonne tenue du baccalauréat.
