Barclays : Des fonds asiatiques et moyen-orientaux pour remplir ses coffres
Article du 25/06/2008
Comme prévu, des banques et des fonds souverains asiatiques ont accepté de venir en aide à la banque britannique. Barclays est considérée comme un des établissements du Royaume-Uni parmi les plus exposés à la crise du crédit, via sa filiale Barclays Capital, très active sur les marchés financiers internationaux. La banque à l’aigle, déstabilisée qui plus est par l’échec l’an dernier de sa tentative de rachat de la banque néerlandaise ABN Amro, a dévoilé les détails de l’augmentation de capital qu’elle avait dit préparer la semaine dernière.
Barclays va lever près de 6 milliards d’euros pour renforcer ses fonds propres minés par la crise du crédit, imitant ainsi plusieurs de ses rivales. Le gros de l’augmentation prendra la forme d’un placement ouvert aux actionnaires existants, qui pourront souscrire 3 actions nouvelles pour 14 existantes, à un prix (289 pence) qui représente un rabais de près de 10 % par rapport au dernier cours de clôture du groupe.
Plusieurs investisseurs internationaux, dont les noms circulaient dans la presse britannique depuis quelques jours, se sont engagés à participer au placement. Ils se répartiront les actions non souscrites par les actionnaires actuels.
La banque chinoise CDB et le fonds souverain de Singapour, Temasek, entrés l’an dernier au capital de Barclays, investiront ainsi jusqu’à 136 millions et 200 millions de livres respectivement.
Barclays devrait également accueillir de nouveaux venus dans son tour de table : l’Autorité d’investissement du Qatar est prête à investir jusqu’à 1,764 milliard, et Challenger, la holding personnelle du Premier ministre qatari, s’est engagée à hauteur de 533 millions.
Et s’il restait encore des titres à souscrire, d’autres fonds non identifiés se sont portés volontaires.
En plus de ce placement, la banque japonaise Sumitomo Mitsui va souscrire à une offre réservée à hauteur de 500 millions de livres.
Au total, Barclays va lever 4,5 milliards de livres, soit 5,7 milliards d’euros. Son capital va être gonflé de près d’un quart et, suivant les résultats du placement, l’AIQ pourrait devenir son premier actionnaire, avec au maximum 7,7 % de ses actions, devant la CDB, Temasek et Challenger.
Cet argent devrait permettre à Barclays d’améliorer ses fonds propres et de poursuivre son développement elle qui estime que la phase actuelle de turbulences économiques est une occasion de se développer pendant que certaines de ses rivales réduisent la voilure, aussi bien dans les économies émergentes (Chine, Russie, Moyen-Orient...) qu’au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Pas question pour autant de se lancer dans une grosse acquisition, après l’échec cinglant sur ABN Amro.