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Société Générale – BNP Paribas : De possibles fiançailles ?

Article du 01/02/2008

Mnemo : GLE


On reparle fiançailles. Entre les deux grandes banques françaises, les relations pourraient évoluer.
D’un côté, la Société Générale traverse une crise sans précédent. La banque française a été affectée par la tempête des « subprimes » qui lui a valu récemment des dépréciations d’actifs de l’ordre de 2 milliards d’euros. Déjà fragilisée, la découverte d’une fraude colossale au sein même de ses services a fini de la déstabiliser. La malversation commise apparemment par un trader malhonnête lui a coûté 5 milliards de dollars. Depuis la découverte de cette fraude, la banque est sous les feux des projecteurs et critiquée par les autorités politiques, jusqu’aux plus hautes.
De l’autre, la BNP Paribas termine l’année 2007 plutôt bien. Malgré la crise des « subprimes », la première banque française a dégagé un bénéfice net « estimé » record de 7,8 milliards d’euros en 2007, en hausse de 7 %. Et ce alors que la crise financière l’a conduit à passer pour 589 millions de dépréciations d’actifs au quatrième trimestre et 309 millions de provisions. Au dernier trimestre 2007, BNP Paribas a donc vu son bénéfice net reculer de 42 % mais il est resté positif à environ un milliard d’euros. Son résultat net est estimé à 1 milliard d’euros sur cette même période.
De quoi relancer les spéculations sur l’intérêt de BNP Paribas sur sa concurrente
Chez BNP, l’idée titille après un premier essai raté en 1999. La banque « verte » a reconnu hier qu’elle « réfléchissait » à un rachat de sa rivale Société Générale. « On réfléchit, simplement parce que toute l’Europe réfléchit » à cette possibilité, a indiqué à l’AFP une porte-parole de BNP Paribas.
La banque a ensuite nuancé ces propos. « Jusqu’à présent, nous excluions totalement un tel rapprochement, mais la situation du monde bancaire ayant évolué, nous ne nous interdisons pas d’y réfléchir, sans préjuger des conclusions de cette réflexion », a précisé un autre porte-parole.
Selon Les Echos, la première banque française s’est entourée de conseils et plancherait activement sur le projet.
Chez la Société Générale, pour l’heure, on compte bien conserver son indépendance. Daniel Bouton, reconduit par deux fois par son conseil d’administration, n’entend pas lâcher le navire. Sa banque a toute de même réussi à dégager un bénéfice net de 700 millions d’euros. Il aurait été dix fois plus élevé sans cette double crise, précise-t-on.
Daniel Bouton est déjà l’homme qui avait mis fin au raid de BNP sur la Société Générale en 1999. Les employés de la banque ne l’ont pas oublié, eux qui se sont rassemblés plusieurs fois devant leurs tours de La Défense pour marquer leur attachement à l’indépendance de la banque. L’intérêt de la banque rivale ne fait donc pas peur, dit-on. « Cela fait 12 ans que les rumeurs sur l’avenir de la Société Générale existent », relativise Daniel Bouton.
Mais la banque rouge et noire ne saura peut-être pas résister à une OPA française ou étrangère comme le laissent entendre certaines rumeurs. Quelques grands noms ont été évoqués comme HSBC. Mais cette hypothèse est vivement refusée par les autorités politiques françaises. Elles répètent depuis le début de la semaine leur refus de tout raid venu de l’étranger. L’Etat français « ne laissera pas à la merci de n’importe quel prédateur cette entreprise », a encore assuré hier Henri Guaino, conseiller du président Nicolas Sarkozy.
Plaident-elles en faveur d’un rapprochement entre BNP Paribas et la Société Générale ? Ce scénario alternatif n’est pas exclu et aurait même les faveurs du gouvernement. Toutefois, pour le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, la question d’un éventuel rachat de la Société Générale n’est « pas d’actualité ». « Pour le moment, c’est une question qui ne se pose pas », insiste-t-il. « La Société Générale à notre connaissance n’est pas contrainte de s’adosser » financièrement à un autre groupe. Reste que la Société Générale est plus que jamais une cible pour un prédateur, avec une valeur boursière de près de 39 milliards d’euros hier.
D’aucuns observeront que la Société Générale et BNP Paribas sont trop semblables pour s’unir. Comme l’a répété ces dernières années Baudoin Prot, directeur général de BNP, depuis dix ans, les deux entreprises n’ont cessé de se développer dans des domaines redondants, comme par exemple le secteur des produits dérivés.
Toutefois, une telle entité ferait figure de champion national, fort de 15 millions de clients et plus de 5 000 agences dans l’Hexagone. Avec une capitalisation boursière de 100 milliards d’euros, elle se hisserait au deuxième rang européen et au septième mondial.
Autre hypothèse : que le rapprochement franco-français ne se fasse pas seulement avec BNP Paribas mais aussi avec Crédit Agricole qui pourrait également être intéressé, selon des informations de Cercle Finance du 29 janvier. Le scénario évoque une offre conjointe de BNP Paribas et du Crédit Agricole : le réseau de banque de détail de la Société Générale serait repris par BNP Paribas, ses activités de trading et des marchés financiers par Calyon (la branche de financement et d'investissement du Crédit Agricole).


Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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