Jérôme Kerviel, accusé par la Société Générale d’être l’auteur d’une « fraude » record, a admis devant les enquêteurs durant sa garde à vue ce week-end avoir agi pour « dissimuler » ses opérations sur le marché et voulait devenir un « trader d'exception », a annoncé le procureur de Paris.
Jérôme Kerviel « espérait apparaître comme un trader d’exception et obtenir des primes de rendement supérieures ». Selon le procureur, Jean-Claude Marin, les primes espérées par Jérôme Kerviel pouvaient atteindre « 300 000 euros pour 2007 ». A la Société Générale, l’homme décrit comme un employé discret. Il touchait moins de 100 000 euros par an, une somme peu élevée dans le monde de la finance.
Selon le procureur, Jérôme Kerviel a commencé à mener des opérations non autorisées dès fin 2005. La banque avait indiqué jusqu’alors, en se fondant sur des investigations menées en interne, qu’il avait commencé à prendre des « positions frauduleuses » fin 2006.
Une information judiciaire a été ouverte « pour faux et usage de faux », « introduction dans un système automatisé de données informatiques » et « abus de confiance aggravé par le caractère professionnel de l’auteur » ainsi que pour « tentative d'escroquerie », a précisé le procureur. La peine la plus lourde encourue est celle pour abus de confiance, soit 7 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.
Par ailleurs l’Autorité des marchés financiers a annoncé qu’un des membres du conseil d’administration de la Société Générale avait vendu 85,7 millions d’euros d’actions le 9 janvier, soit deux semaines avant l’annonce par la banque de pertes massives.