Hier, Jérôme Kerviel a été entendu pendant environ huit heures par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset qui l’ont interrogé sur les conditions dans lesquelles il travaillait dans la salle des marchés de la Société Générale.
Le trader de 31 ans qui est soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,82 milliards d’euros à la banque a maintenu sa version des faits, qu'il avait déjà exposée aux policiers de la brigade financière lors de sa garde à vue.
Les magistrats soupçonnent Jérôme Kerviel d’avoir pulvérisé le plafond des engagements autorisés par la banque en les masquant notamment par des opérations fictives. En garde à vue, le courtier a reconnu devant les policiers avoir produit de faux courriels de confirmation de position.
Parmi les questions en suspens figurent celles concernant le contrôle des traders et d’éventuelles « tolérances » de la hiérarchie sur le volume de leurs opérations. « Je ne peux croire que ma hiérarchie n’avait pas conscience des montants que j’engageais », avait affirmé le trader devant les policiers, laissant entendre que ses supérieurs fermaient les yeux sur ses agissement tant qu’il « générait du cash ».
Jérôme Kerviel est également soupçonné d’avoir détourné des codes d’accès informatiques pour dissimuler ses prises de position. Il a été mis en examen le 28 janvier pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » et « introduction dans des systèmes de données informatiques ».