Russie : Des manifestations de l’opposition réprimées
Article du 26/11/2007
A une semaine des législatives, les autorités russes tentent de canaliser l’opposition. Hier, la police a réprimé une marche contre le pouvoir à Saint-Pétersbourg. Environ 200 personnes ont été interpellées en différents endroits de la ville. Elles ont pour la plupart été libérées quelques heures plus tard.
Les incidents de Saint-Petersbourg intervenaient au lendemain d’une manifestation similaire contre le président Vladimir Poutine à Moscou, qui s’est soldée par la condamnation de l’opposant Garry Kasparov à cinq jours de prison.
La semaine dernière, Vladimir Poutine avait accusé ses opposants de préparer des « provocations » en « descendant dans la rue », les qualifiant de « chacals » en quête de financements étrangers.
Cette répression du mouvement de l’opposition a été largement commentée à l’étranger. En revanche, les médias russes n’en ont pas fait état.
Les réactions de la communauté internationale
Les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude après l’arrestation de plusieurs opposants : « les Etats-Unis s’inquiètent des informations faisant état de comportements agressifs à l’encontre de manifestants de l’opposition hier (samedi) à Moscou de la part des autorités russes », a indiqué le département d’Etat dans un communiqué.
Le secrétaire général du Conseil de l’Europe s’est dit « très inquiet » après ces interpellations et a rappelé à Moscou son engagement à respecter les droits de l’Homme et à garantir des « élections authentiquement libres et équitables ».
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s’est dit « très préoccupé par les informations sur le harcèlement et les arrestations d’hommes politiques et de manifestants pacifiques en Russie ».
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a estimé que la répression des manifestations ne donnait « pas une belle image » de la Russie et « méritait une explication ».
Vladimir Poutine a riposté aujourd’hui en accusant Washington et l'OSCE de vouloir « délégitimer » les législatives russes du 2 décembre. Interrogé lors d’un déplacement à Saint-Pétersbourg sur l’annulation par le principal groupe d’observateurs de l’OSCE de sa mission en Russie, le président russe a assuré qu’elle avait été « prise sur la recommandation du département d’Etat américain ». L’OSCE avait dénoncé un manque de coopération de Moscou. Les Etats-Unis ont apporté leur soutien à cette décision, qualifiant d’ « extrêmement regrettables » les obstacles érigés par les autorités russes à l’encontre des observateurs internationaux.
