Russie : Le compte à rebours de la présidentielle enclenché

Le compte à rebours pour la succession du président russe Vladimir Poutine a officiellement démarré ce matin avec l’ouverture d’une période d’un mois pendant laquelle les candidats vont devoir se faire connaître.
S’ouvre aujourd’hui la première phase de la campagne jusqu’au 23 décembre, date limite pour déposer sa candidature à la Commission électorale centrale. La campagne électorale proprement dite s’étalera du 2 au 29 février. Le premier tour de la présidentielle est fixé au 2 mars 2008.
Mais à trois mois, aucun successeur n’émerge et le chef de l’Etat lui-même entretient le flou. Elu en 2000 et réélu en 2004, Vladimir Poutine ne peut, selon la Constitution, briguer un troisième mandat consécutif. A chaque déclaration, il laisse planer le flou sur son avenir, se contentant de répéter qu’il gardera une influence et qu’il ne changera pas la Constitution pour pouvoir se représenter.
Une seule certitude pour l’heure, il dirige la liste du parti au pouvoir Russie unie aux législatives de dimanche et peut donc aspirer à prendre la tête de la future majorité parlementaire.
Les spéculations vont bon train sur la manière dont il pourrait rester au pouvoir, comme Premier ministre aux pouvoirs renforcés ou comme chef de la majorité parlementaire et du tout puissant parti Russie unie qui choisirait le gouvernement et le président.
A l’heure actuelle, le président russe n’a pas avancé de nom pour lui succéder. En septembre, il s’est contenté de dire que cinq personnalités politiques avaient leur chance, sans les nommer. Parmi eux, la presse russe et les analystes évoquent le plus régulièrement le vice-Premier ministre Sergueï Ivanov, au parcours proche de Vladimir Poutine, le vice-Premier ministre Dmitri Medvedev et le chef du gouvernement Viktor Zoubkov.
En face, certains candidats de l’opposition se sont déjà déclarés, comme le leader communiste Guennadi Ziouganov (candidat malheureux en 1996 et 2000), Boris Nemtsov du SPS (Union des forces de droite, libéraux) et le maire d’Arkhanguelsk, Alexandre Donskoï. L'ex-champion du monde d’échecs Garry Kasparov est également candidat, au nom du mouvement d'opposition L’Autre Russie. Mikhaïl Kassianov, ancien Premier ministre de Vladimir Poutine (2000-2004) passé dans l’opposition, a aussi fait part de ses ambitions. Enfin, l’ancien dissident soviétique Vladimir Boukovski, qui vit en exil en Grande-Bretagne depuis les années 1970, veut se lancer dans la course mais pourrait être empêché faute de remplir les conditions de résidence en Russie.