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Russie : Vladimir Poutine, vainqueur des élections législatives

Article du 03/12/2007
Le président russe Vladimir Poutine s'est félicité lundi de la « victoire » de son parti aux législatives et a déclaré que ces élections avaient renforcé la « légitimité » du Parlement russe.
« En ce qui concerne Russie unie, c'est sans aucun doute un succès, une victoire », a-t-il dit devant la presse lors d'une visite au centre de construction spatiale NPO Lavotchkine à Khimki dans la banlieue moscovite.
« La légitimité du Parlement russe a sans aucun doute augmenté », a-t-il ajouté. « Il est évident que les Russes ne laisseront jamais leur pays s'orienter vers la voie destructrice comme cela s'est passé dans certains pays de l'espace post-soviétique » a-t-il encore dit.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a critiqué lundi le déroulement des législatives russes, transformées en plébiscite du président Vladimir Poutine. « Ces élections n'ont pas répondu à nombre d'engagements et de critères que nous avons à l'OSCE et au Conseil de l'Europe », a déclaré Göran Lennmarker, président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE dans une conférence de presse à Moscou au lendemain du scrutin.
La délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE ne comptait que 30 personnes, contre 88 aux législatives de 2003, la Russie ayant divisé par quatre le nombre des observateurs internationaux. La principale mission d'observation de l'OSCE, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), dont le siège est à Varsovie, a, quant à elle, boycotté le scrutin, en évoquant les entraves mises par Moscou.
« La fusion de l'Etat et d'un parti politique est un abus de pouvoir et une violation évidente des critères internationaux », a ajouté M. Lennmarker, dans une allusion à l'implication du président dans la campagne en tant chef de liste du parti Russie unie.
Ce parti est le grand vainqueur du scrutin avec 64,1% des voix, devant les communistes (11,6%), les ultranationalistes proches du Kremlin (LDPR) de Vladimir Jirinovski (8,2%) et Russie juste, gauche pro-Kremlin (7,8%).
Cette victoire assure à Vladimir Poutine une assise politique pour continuer à exercer une influence au-delà de la présidentielle de mars 2008 à laquelle il ne peut se présenter, en vertu de la Constitution.
Dès dimanche, les communistes ont dénoncé fraudes et pressions sur les électeurs et annoncé qu'ils allaient contester les résultats devant la Cour suprême. Comme leurs observateurs, ceux de l'ONG russe Golos ont aussi fait état de nombre de violations.
Le président de la Commission électorale centrale russe Vladimir Tchourov, un proche de Vladimir Poutine, a assuré pour sa part qu'aucune violation susceptible de mettre en cause la crédibilité des législatives de dimanche n'avait été commise.
« Il n'y a pas eu de telles violations et il ne pouvait y en avoir », a-t-il dit, selon l'agence Interfax, en ne concédant que des irrégularités ponctuelles sur lesquelles la Commission « travaille ».
La presse russe a mis largement en doute lundi la « légitimité » de ces élections et souligné que le plébiscite du président Vladimir Poutine laissait entière la question de son avenir.
Le quotidien Gazeta a évoqué sur un ton moqueur ce « jour du chuchotement », une allusion aux appels « chuchotés » à l'intérieur des bureaux de vote à élire le « parti le plus correct ».
« Cynisme, manipulation, farce électorale », la presse européenne a aussi manifesté son scepticisme après la victoire « douteuse » du parti de Vladimir Poutine aux législatives.
Nombre de gouvernements étrangers étaient tout aussi sceptiques.
A Washington, la Maison Blanche a appelé les autorités russes à enquêter sur les accusations de fraudes.
Ce « ne sont pas des élections libres, équitables et démocratiques » selon les normes allemandes, a vertement commenté Berlin, Londres exprimant pour sa part son « inquiétude » face aux allégations d'irrégularités qui, « si elles étaient avérées, suggéreraient que les élections n'étaient ni libres ni honnêtes ».
Plus prudente, la Commission européenne a réservé son jugement, afin d' « analyser les informations émanant de différentes sources ».
Pendant ce temps, entre 8.000 et 10.000 militants du mouvement de jeunes Nachi, proche du Kremlin, se rassemblaient à Moscou pour fêter la victoire du parti présidentiel et empêcher « les traîtres de prendre le pouvoir ».

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