Vladimir Poutine laisse aujourd’hui les manettes du Kremlin à son dauphin et protégé, Dimitri Medvedev. Cette passation de pouvoir très solennelle qui aura lieu dans le Grand Palais du Kremlin en présence de quelque 2 400 invités - ministres, gouverneurs, députés et ambassadeurs étrangers – puis à la cathédrale de l’Annonciation, dans l’enceinte du Kremlin, où le patriarche de toutes les Russies Alexis II célèbrera l’avènement du nouveau président n’efface pas LA question : qui sera le vrai maître du pays ?
Dmitri Medvedev, fort de ses pouvoirs constitutionnels, deviendra le nouveau commandant en chef suprême des Forces armées – son prédécesseur lui remettra alors la valise nucléaire - et le patron de la politique extérieure.
Mais en face, le Premier ministre Vladimir Poutine – comme doit l’approuver demain le Parlement – gardera la haute main sur la politique économique, à commencer par le gaz et le pétrole, véritables attributs de la nouvelle puissance russe.
Les deux-tiers des Russes estiment que Vladimir Poutine, désormais numéro deux russe, contrôlera Dmitri Medvedev malgré les attributions considérables que la Constitution confère au chef de l’Etat, selon un sondage réalisé à la mi-avril par l’institut indépendant Levada.
Vendredi, pour la grande parade militaire du 9 mai sur la place Rouge, qui célèbre la victoire de 1945, les deux hommes assisteront ensemble au défilé des régiments, chars et missiles stratégiques Topol-M, ayant pour but de montrer la grandeur retrouvée de la Russie.