Nicolas Sarkozy ne cache pas son franc-parler. Alors que son voyage diplomatique en Algérie avait été accueilli avec des critiques la semaine dernière – notamment de la part du ministre algérien des Anciens combattants –, le président français Nicolas Sarkozy n’a pas hésité, durant son premier jour d’escale, à appeler à combattre « avec une détermination sans faille toute forme de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme », dans une intervention devant des chefs d’entreprises algériens et français. « Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité », a reconnu Nicolas Sarkozy, condamnant le système colonial. « Mais il est aussi juste de dire qu’à l’intérieur de ce système, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui ont aimé l’Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long de la guerre d’indépendance, qui a fait d'innombrables victimes des deux côtés », a-t-il ajouté, soulignant que « c’est toutes les victimes que je veux honorer ».
Le président s’est en effet abstenu de prononcer les excuses exigées par les Algériens s’agissant des crimes imputés à la colonisation (1830 - 1962) et déclaré qu’il voulait « honorer toutes les victimes des deux côtés » tombées durant la guerre d’indépendance d’Algérie (1954-62). Le refus de Paris de se repentir sur les « crimes » qui auraient été commis par le colonialisme en Algérie (1830-1962) a empêché la signature d’un traité d'amitié voulu par les présidents Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika. Nicolas Sarkozy y a renoncé. « Le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme ne s’expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs. Il n’y a rien de plus semblable à un antisémite qu’un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et de la haine », a ajouté le président français.
Après la politique, le temps des contrats
Aujourd’hui, pour le deuxième jour de sa visite, le président Sarkozy entend se consacrer à la signature d’importants contrats d’un montant de 5 milliards de dollars.
Le groupe pétrolier Total devait annoncer un investissement de 1,5 milliard de dollars dans un vapocraqueur, en partenariat avec le groupe public algérien Sonatrach.
Gaz de France doit investir un milliard de dollars dans un gisement gazier et reconduire jusqu’en 2019 ses contrats d’approvisionnement en gaz algérien. Un contrat sur le nucléaire civil doit également être signé, portant essentiellement sur la formation et les échanges d’expériences, notamment dans la sécurité nucléaire, précisait-on de source française avant le voyage. Il s’agit d’un nouveau volet de la coopération énergétique entre les deux pays, marquée déjà par la troisième position de l’Algérie comme fournisseur de gaz à la France après la Norvège et les Pays Bas, avant la Russie.
Nicolas Sarkozy a évoqué ces contrats hier, lors du forum économique. « Il s’agit pour l’essentiel d’équipements structurants pour la modernisation de l’Algérie » dans les transports, la pétrochimie, l’énergie et l’eau, a-t-il dit. Nicolas Sarkozy ne cache pas son souhait de voir l’Algérie acheter à la France des TGV, des Airbus et des centrales nucléaires.
