George Bush a tenu hier sa dernière grande allocution en tant qu’hôte de la Maison Blanche puisque le président a prononcé son septième et dernier discours sur l’Etat de l’Union avant la fin de son mandat. L’économie a bien entendu été au cœur de ses propos mais aussi la politique étrangère des Etats-Unis. Retour sur les temps forts de son discours.
Récession
George W. Bush a appelé les Américains à garder confiance dans leur économie menacée de récession. Il a reconnu que l’économie nationale traversait « une période d’incertitude » mais, « à long terme, les Américains peuvent être confiants dans notre croissance économique », a-t-il dit. « Je ne crois pas qu’il y aura récession », avait-il déclaré plus tôt au programme de radio d’ABC. « Les emplois aux Etats-Unis ont augmenté atteignant un record de 52 mois consécutifs. Mais les emplois augmentent actuellement lentement. Les salaires sont en hausse, mais les prix des marchandises alimentaires et du gaz le sont aussi. Les exportations ont progressé, mais le marché de l’immobilier a décliné », a fait savoir le président.
George Bush a appelé le Congrès à adopter au plus vite le plan de relance de 150 milliards de dollars décidé la semaine dernière - ce plan prévoit notamment des remises d'impôts pour les ménages américains et la défiscalisation de certains investissements pour les PME - et à achever « le travail pas fini », à pérenniser des rabais fiscaux votés depuis 2001 par le Congrès. « C’est un bon accord qui fait en sorte que se poursuivent notre croissance économique et les opportunités d’emplois pour notre population », a-t-il souligné.
Selon le Wall Street Journal, la Chambre des représentants devrait se prononcer dès ce mardi sur ce plan.
Après la crise des « subprimes » de l’été dernier et avec désormais la tempête boursière et financière qu’ont connu les Etats-Unis, l’action du président américain n’a plus l’approbation que d’environ 30 % de ses compatriotes. Désormais, le risque de récession économique est le premier souci des Américains, devant la guerre en Irak.
Economie mondiale
George Bush a demandé au Congrès américain de valider les traités de libre-échange conclus avec le Panama, la Colombie et la Corée du Sud et a affirmé que le cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pouvait être conclu cette année.
Social
Le président américain a encouragé les parlementaires à réformer les programmes de santé Medicaid et Medicare. Il souhaite que le Congrès double « son engagement initial pour lutter contre le sida en approuvant 30 milliards de dollars supplémentaires pour les cinq prochaines années ». « Avec votre aide, nous travaillons pour réduire de moitié le nombre de morts liés à la malaria dans 15 pays africains. Notre Plan d’Urgence pour la Lutte contre le SIDA traite actuellement 1,4 million de personnes. Nous pouvons apporter guérison et espoir à encore plus », a expliqué George Bush.
Irak
Contre un retrait précipité. George W. Bush a appelé la classe politique à ne pas mettre en péril par un retrait, selon lui « prématuré », la réussite de la mission des militaires américains en Irak. Le président a en effet mis en garde contre le regain de violence ou le renouveau d’Al-Qaïda qu'entraînerait un retrait militaire précoce.
Les soldats américains cèdent progressivement aux Irakiens la conduite des opérations, pour se consacrer davantage à une mission de protection et de supervision. « Tout retrait supplémentaire de soldats américains (serait) déterminé par les conditions sur le terrain », a-t-il averti. George Bush se méfie en effet d’un retrait « précipité » selon lui mais réclamé par une majorité d’Américains. Car l’après-Bush en Irak est un enjeu majeur de la campagne électorale américaine.
Dans son discours, le président s’est focalisé sur son bilan d’ailleurs jugé favorable des progrès accomplis en Irak, non seulement dans le domaine militaire, mais aussi politique. Un an plus tôt, l’Irak était au bord du chaos et les Etats-Unis décidaient de renforcer les effectifs américains. Une décision qui a produit « des résultats que peu d’entre nous auraient imaginés il y a tout juste un an », s’est félicité le président. « Nous avons porté de rudes coups à nos ennemis en Irak. Ils ne sont pas encore vaincus et nous devons encore nous attendre à de durs combats », a-t-il cependant mis en garde. L'objectif, en 2008, est de consolider et de capitaliser sur les gains de 2007, a-t-il dit. « Notre objectif, au cours de l’année qui vient, consiste à consolider les gains que nous avons faits en 2007 et à les mettre à profit, tout en effectuant la transition vers la nouvelle phase de notre stratégie ».
Hier, le Pentagone a prévenu que l’administration Bush demanderait au Congrès une rallonge de 70 milliards de dollars pour financer les interventions en Irak et en Afghanistan pendant les premiers mois de l’exercice fiscal 2009 qui démarrera le 1er octobre prochain.
Iran
George Bush a aussi prévenu l’Iran qu’il trouverait les Etats-Unis en face de lui s’il menaçait leurs soldats et que les Américains défendraient leurs intérêts et ceux de leurs alliés dans le Golfe persique, après une altercation en mer entre des navires des deux pays.
Par ailleurs, le président des Etats-Unis souhaite que l’Iran suspende réellement son programme d’enrichissement d'uranium afin d’ouvrir la voie à des négociations avec la communauté internationale. « Notre message pour les chefs iraniens est clair : suspendez vraiment votre programme d’enrichissement nucléaire en vue de commencer les négociations, rejoignez la communauté internationale des nations, soyez clairs sur vos intentions nucléaires et actions précédentes, cessez l’oppression chez vous et votre soutien à la terreur à l’étranger ».
Proche-Orient
« Le temps est venu pour la Terre Sainte d’avoir un Israël démocratique et une Palestine démocratique vivant côte à côte et en paix », a également déclaré le président américain au sujet du conflit israélo-palestinien, alors qu’il s’est rendu sur place, dans la lignée des avancées de la conférence d’Annapolis, il y a quelques jours. « Nous nous dressons également contre les forces de l’extrémisme en terre sainte où nous avons une nouvelle raison d’espérer. Les Palestiniens ont élu un président qui reconnaît que faire face à la terreur est essentiel pour parvenir à un état où le peuple peut vivre dignement et en paix avec Israël ». « Les Israéliens ont également des dirigeants qui reconnaissent qu’un Etat palestinien pacifique et démocratique serait une base pour une sécurité durable », a-t-il noté.
Réchauffement climatique
George Bush a annoncé que les Etats-Unis verseraient 2 milliards de dollars à un fonds international destiné à promouvoir les énergies propres.