Pétrole : Le sous-investissement dans la production, une des raisons de la hausse
Article du 04/03/2008
La flambée des prix du pétrole traduit une inquiétude de fond : vu les investissements engagés, le marché redoute que la capacité de production mondiale ne puisse répondre dans les prochaines années à l'essor de la demande. « Le problème de fond est très simple : les besoins augmentent plus vite que la capacité de production », affirme François Lescaroux, de l’Institut français du pétrole. « Ce que traduisent les prix c’est l’insuffisance de la production à répondre aux besoins, qui ont explosé dans les pays émergents, en Asie et au Moyen-Orient notamment ».
Pour répondre à une explosion de la demande et compenser le déclin de nombreux gisements, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) estime qu’il faut fournir 37,2 millions de barils par jour (mbj) de plus d’ici 2015.Or, selon l’AIE, les 230 projets identifiés en cours ne pourront fournir que 25 mbj.
Les raisons de ce déficit d’investissement sont multiples : les compagnies internationales ont difficilement accès aux grands gisements, situés pour la plupart au Moyen-Orient. Elles doivent se tourner vers des pétroles non-conventionnels techniquement difficiles et économiquement très coûteux à exploiter, tels que les sables bitumineux de l’Alberta ou les pétroles extra-lourds du Venezuela.
Les producteurs, eux, mettent en avant une demande trop incertaine pour investir plus, accusant notamment les énergies alternatives de concurrencer le brut et de menacer la sécurité de la demande.