Travail et retraite au sommaire de cette semaine du 1er mai
Article du 28/04/2008
L’actualité sociale et économique de cette semaine sera marquée par la question des retraites, de la régularisation des travailleurs sans papiers, de la loi de modernisation de l’économie, sur fond de cortèges du 1er mai.
Aujourd’hui, le ministre du Travail Xavier Bertrand reçoit à tour de rôle syndicats et patronat pour leur exposer ses projets sur les retraites, notamment sur le point sensible de l’allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d’ici 2012 pour une retraite à taux plein, avec l’amélioration de l’emploi des seniors en ligne de mire. Les partenaires sociaux donneront leur avis mais leur assentiment n’est pas nécessaire puisqu’il s’agit d’une concertation. Les syndicats se dressent tous contre la mesure, la CGT et FO s’opposant à son principe même, alors que la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC demandent de la différer en attendant de meilleurs résultats en matière d’emploi des seniors. Les syndicats, malgré leurs divergences qui ont entraîné jusqu’à présent des mobilisations en ordre dispersé, pourraient trouver là matière à une protestation unitaire, notamment à l’occasion du 1er mai.
Par ailleurs, la réforme du service public de l’emploi connaîtra aujourd’hui son acte fondateur, avec le premier conseil d’administration de l’instance chargée de mener à bien la fusion entre l’ANPE et le réseau des Assedic. La présidence de la nouvelle institution semble acquise à Dominique-Jean Chertier et sa direction générale à l’actuel directeur général de l’ANPE, Christian Charpy.
Du côté des grèves démarrées la semaine dernière, la Fédération nationale des ports et docks CGT (FNPD-CGT), opposée à un projet de réforme prévoyant notamment le passage au privé des personnels de la manutention portuaire, devrait faire savoir cette semaine si elle appelle à une nouvelle action d’ampleur, après la grève de 24 heures de mercredi dernier. L’activité des ports autonomes est perturbée depuis plusieurs semaines par une série d’arrêts de travail provoquant l’inquiétude du patronat.
Sur le plan de la diplomatie, le président de la République part ce soir jusqu’à mercredi en visite d’Etat en Tunisie. Ce sera pour le chef de l’Etat, accompagné de son épouse et d’une délégation d’une centaine de patrons français, l’occasion de promouvoir son « Union pour la Méditerranée » qui doit voir le jour lors d’un grand sommet à Paris en juillet.
La France doit signer avec Tunis sa première convention de gestion concertée de l’immigration avec un pays maghrébin. But du texte : renforcer la lutte contre les clandestins, ouvrir le territoire français à l’immigration professionnelle et favoriser le développement dit « solidaire » entre les deux pays.
Les ONG de défense des droits de l’Homme attendent du nouveau séjour tunisien de Nicolas Sarkozy un « geste fort » sur ce terrain dont il avait promis de faire une des priorités de sa diplomatie.
En raison de ce déplacement, le conseil des ministres est avancé à ce matin avec au menu le projet de loi de modernisation de l’économie destiné, selon le gouvernement, à encourager le travail et faire baisser les prix. Le texte devrait comprendre une quarantaine d’articles autour de quatre volets : l’entrepreneur, la concurrence, l’attractivité du territoire, le financement de l’économie.
Après les vacances parlementaires, Assemblée et Sénat reprennent leurs travaux mardi : modernisation du travail, archives, parcours professionnels dans la fonction publique...
Mercredi, les députés commencent l’examen d’un projet sur la lutte contre le trafic de produits dopants.
Jeudi, pour la première fois depuis quatre ans, la CFDT sera présente aux côtés de la CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires (Sud) dans le cortège parisien du 1er mai. Il partira de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation avec pour mot d’ordre « les salaires, le pouvoir d'achat, l’emploi, les retraites et la paix ».Le 1er mai est aussi le rendez-vous traditionnel des militants du Front National pour un défilé parisien en l’honneur de Jeanne d’Arc. Le cru 2008 promet d’être sans gloire pour ce parti qui a enchaîné déroutes électorales et problèmes financiers et dont le chef Jean-Marie Le Pen a recommencé à traiter de « détail » les chambres à gaz nazies, s’exposant à de nouvelles poursuites judiciaires.
Ce 1er mai coïncidera avec l’entrée en vigueur du nouveau Code du travail censé être plus maniable par ses utilisateurs, avocats, syndicalistes, juristes mais aussi les quelque 18 millions de salariés eux-mêmes.
Sa réécriture devait en principe être un toilettage et se faire « à droit constant ». Mais elle demeure vivement contestée par la gauche et des syndicats de salariés comme les avocats ou les magistrats, qui estiment que certains articles ont été modifiés sur le fond.