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Transport aérien : Continental Airlines préfère rester tout seul

Article du 28/04/2008

Alors que les rapprochements se multiplient dans le ciel américain entre compagnies mises en difficultés par le renchérissement du kérosène, Continental Airlines entend bien garder son indépendance. Une liberté qui pourrait même aller jusqu’à remettre en en question sa participation à l’alliance SkyTeam.
Le transporteur aérien semble avoir fait un trait sur un possible rapprochement avec un homologue alors que, selon la presse des derniers jours, il menait des discussions avec United Airlines et American Airlines.
Le transporteur a indiqué avoir procédé à « un examen approfondi de toutes nos alternatives stratégiques » et étudié « les avantages et les risques » d’une fusion. « A l’heure actuelle, les risques sont plus importants que les avantages ». Néanmoins, la quatrième compagnie aérienne américaine souhaite « continuer d’examiner de possibles alliances et son statut de membre de SkyTeam », l’alliance commerciale où est notamment présent Air France, a-t-elle déclaré.
La consolidation du ciel américain, un marché mature et saturé, est souhaitée de longue date par les observateurs du secteur. L’annonce récente de la fusion Delta-Northwest, combinée à l’environnement économique difficile (renchérissement du prix du pétrole, concurrence des compagnies low cost), plaide en faveur d’autres rapprochements afin de renforcer la santé du secteur.
Au premier trimestre, toutes les compagnies « historiques », redevenues timidement rentables l’an dernier après, pour la plupart, s’être placées sous la protection de la loi sur les faillites à la suite du 11 septembre 2001, ont rebasculé dans le rouge à cause du coût du kérosène.
Toutes ont expliqué que leur facture de carburant a augmenté d’environ 50 % par rapport au premier trimestre 2007, ce qui se traduit par des dépenses supplémentaires de plusieurs centaines de millions de dollars. Et prévoient un impact encore plus massif pour l’ensemble de 2008 alors que le baril de pétrole frôle les 120 dollars, un doublement en un an.
Le carburant est devenu leur premier poste de dépenses, devant la masse salariale, et selon la banque d’affaires Merrill Lynch, toutes seront déficitaires en 2008, avec une perte courante cumulée d’au moins 1,6 milliard de dollars voire davantage si le pétrole continue d’augmenter.
Déjà, beaucoup de petites compagnies n’ont pas résisté. Les faillites se sont multipliées avec la fermeture récente de Frontier, Skybus, ATA, Aloha Airlines ou encore Champion Air. Soit près de 4 600 licenciements en tout.
Les grosses compagnies veulent elles limiter les dégâts. Delta Air Lines, troisième compagnie américaine, et Northwest Airlines, cinquième, vont fusionner après la levée du blocage des pilotes. Mais rien n’est gagné. Rapprocher les deux compagnies aériennes implique d’harmoniser les conditions de travail des pilotes et notamment d’établir un classement unifié du personnel navigant qui sert ensuite à attribuer les postes les plus désirables et les plus lucratifs. Plusieurs fusions dans le secteur aérien ont déjà échoué aux Etats-Unis devant l’impossibilité de réconcilier les intérêts contradictoires des pilotes des compagnies souhaitant se rapprocher.
Alors, d’autres compagnies adoptent des solutions plus « opérationnelles ». Certaines réduisent leurs capacités de transport à l’intérieur des Etats-Unis. C’est là où elles essuient les pertes les plus lourdes car la concurrence d’une myriade de compagnies à bas coûts (low cost) les ont empêchées jusqu’ici d'augmenter leurs tarifs. Les vols intérieurs américains vont ainsi se faire plus rares. Or, aux Etats-Unis, joindre Los Angeles à New York ne se fait que par les airs.
A l’inverse, la plupart veulent augmenter leurs vols internationaux, plus rentables grâce aux voyageurs d’affaires, mais la concurrence accrue y compris de la part des compagnie étrangères risque là encore de limiter leurs ambitions.
Les compagnies américaines veulent aussi augmenter leurs prix. Pas forcément avec des billets plus chers. Mais elles vont surfacturer une quantité de services : les bagages supplémentaires coûteront 10 à 50 dollars de plus, la réservation de sièges sera parfois payante, sans oublier la nourriture à bord, l’utilisation de la vidéo de bord...
Les salariés seront aussi visés : United veut supprimer 1 100 emplois et Delta compte sur 2 000 départs volontaires.
Solution plus radicale enfin, Continental a fait pression sur ses pilotes pour économiser du carburant sur des vols transatlantiques, ce qui a fait augmenter fortement en 2007 les demandes d’atterrissage d’urgence d’appareils dont le réservoir était presque vide, selon un récent rapport des autorités américaines, qui s’inquiètent de ce genre de procédés.

Francebourse.com, avec AFP
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