La Bourse de Paris a ouvert sur une maigre hausse de 0,07 % à 4 514,4 points, dans l’attente du verdict de la Réserve Fédérale américaine dont la réunion de politique monétaire de deux jours débute aujourd’hui.
L’indice parisien a fait du surplace hier, après avoir testé plusieurs directions dans la journée. Le CAC 40 a terminé la séance de lundi sur une légère progression de 0,05 % dans un marché où la défiance a persisté, après la publication de mauvais chiffres concernant la conjoncture européenne. L’indice parisien a grappillé 2,10 points à 4 511,37 points, dans un volume de transactions de 4,6 milliards d’euros.
De son côté, la Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé lundi, suite au rebond inattendu du pétrole et à de nouvelles incertitudes dans le secteur financier. Le Dow Jones a grignoté 0,01 % tandis que le Nasdaq a perdu 0,85 %. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a grappillé 0,97 point à 11 843,66 points alors que l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a cédé 20,35 points à 2 385,74 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a pris 0,07 point à 1 318,00 points (+ 0,01 %).
Le secteur financier continue d’alimenter les inquiétudes. Selon le Wall Street Journal et le Financial Times, Citigroup devrait supprimer 10 % des effectifs de sa division de banque d’affaires tandis que sa rivale Goldman Sachs, qui a pourtant bien géré la crise, devrait aussi procéder à des licenciements. Goldman Sachs a également dit s’attendre à de nouvelles dépréciations d’actifs de la part des institutions financières à cause du « subprime », rappelle Al Goldman (Wachovia Securities).
Pour Mace Blicksilver, analyste au cabinet MarbleHead Asset Management, « les valeurs financières demeurent le talon d’Achille du marché et tant qu’elles seront fragiles, il sera difficile de voir les investisseurs retrouver confiance ».
La Bourse de Tokyo a également terminé presque inchangée mardi. L’indice Nikkei a perdu 9,71 points, soit 0,06 %, à 13 849,56. Le Topix , plus large, a gagné 1,26 point (+ 0,09 %) à 1 349,19 points.
Le pétrole est monté jusqu’à 138 dollars le baril lundi, en dépit de l’annonce d’une hausse de la production de l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial.
Les investisseurs redoutent que la flambée de l’or noir, qui entraîne une accélération de l’inflation, n’affecte durablement l’économie américaine, déjà malmenée par la crise financière.
Dans ce contexte morose, les investisseurs attendent la décision sur les taux de la banque centrale, qui entame aujourd’hui une réunion de deux jours. Nombre d’analystes et d’économistes parient sur un statu quo monétaire mais s’attendent à ce que la Réserve fédérale manifeste de façon énergique ses inquiétudes sur l’inflation dans son communiqué final.
Le taux directeur de la Fed a été ramené de 5,25 % en septembre à 2 % actuellement pour éviter une entrée en récession de l’économie américaine. Si les acteurs du marché ont réduit leurs attentes quant à une série de hausses du taux directeur américain cette année, ils continuent néanmoins de penser qu’il pourrait y avoir des augmentations du taux de un à deux quarts de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année pour contenir l’inflation, selon des courtiers.
Parmi les annonces macro-économiques du jour, plusieurs chiffres viennent d’être publiés en France.
On notera tout d’abord que les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont progressé de 2 % en mai sur un mois, après une baisse de 0,9 % en avril, en données corrigées des variations saisonnières. De mai 2007 à mai 2008, la consommation des produits manufacturés, qui représente environ un quart de la consommation des ménages en France mais constitue un bon indicateur de la tendance générale, progresse de 3,1 %, selon l’INSEE.
Dans le seul champ « commerce » (commerce de détail), les dépenses ont augmenté de 1,5 % en mai, après avoir baissé de 0,8 % en avril. La consommation des ménages progresse dans tous les secteurs des produits manufacturés, particulièrement dans les biens durables (+ 2,8 % après - 0,3 %) qui se redressent sous l’impulsion des achats d’automobiles (+ 5,6 % après - 1,7 %). Sur les douze derniers mois, les dépenses de consommation en biens durables sont en hausse de 7,3 % tandis que les achats d’automobiles augmentent de 9,3 %.
Les dépenses en équipement du logement progressent elles aussi mais moins rapidement (+ 0,6 % après + 1,1 %).
En mai, les dépenses de consommation en « textile-cuir » rebondissent aussi après trois mois de baisse continue (+ 4,3 % après - 2,8 %). Sur un an, la hausse n’est toutefois que de 2 %.
Les dépenses des ménages en « autres produits manufacturés » (pharmacie, pièces automobiles, édition, bricolage, horlogerie, parfumerie, photo, etc.) augmentent elles aussi en mai (+ 0,4 % après - 0,5 % en avril). De mai 2007 à mai 2008, ces dépenses ont augmenté de 0,6 %.
Toujours dans l’Hexagone, un « petit » soulagement vient aussi du maintien de l’indice du moral des industriels qui reste à 102 points en juin, après le « net fléchissement » observé en mai, indique l’INSEE.
En revanche, le secteur immobilier se porte moins bien. Les mises en chantier de logements ont baissé de 21,6 % entre mars et mai à 83 166 unités. Les permis de construire ont également diminué de 19,9 % à 112.933 unités, selon le ministère de l’Ecologie.
Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est en repli de 2,6 %, à 410 032 unités. Le nombre de permis recule de 10,7 % à 511 377 unités.
Concernant les mises en chantier, les logements individuels régressent fortement sur les trois derniers mois de 31,1 % à 39 343 unités et de 8,5 % sur un an à 210 137 unités. Les logements collectifs baissent de 7,4 % sur le trimestre à 40 077 mais progressent sur un an de 5,7 % à 180 930. Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantier ont reculé sur les 12 derniers mois de 5,7 %.
En Allemagne, moins bonne nouvelle en revanche. L’indice avancé du moral des consommateurs est tombé à 3,9 pour le mois de juillet après 4,7 en juin, selon l’institut GfK. « La montée en flèche des coûts de l’énergie et la menace d’une autre hausse importante du prix de l’essence ne font qu’aggraver de plus en plus l’état d’esprit des consommateurs allemands », explique l’institut.
Du côté des devises enfin, l’euro était en légère hausse face au dollar ce matin dans les échanges asiatiques. Vers 06h00 GMT, un euro valait 1,5522 dollar contre 1,5513 hier vers 21h00 GMT. L’euro a reculé hier, pâtissant des perspectives de ralentissement économique dans la zone euro après la publication d’un cocktail d’indicateurs négatifs et dans l’attente de la décision de la Fed sur son taux directeur.
