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La dégringolade des places boursières

Article du 27/06/2008

Mnemo : PXI

Le soleil qui a fait cette semaine son grand retour sur l’Hexagone n’a pas sorti le CAC 40 de sa déprime. Pis, l’indice parisien, clairement installé sur une tendance baissière, a terminé hier à un plus bas à la clôture depuis le 1er janvier.
Le CAC 40 a reculé de 2,43 % (110,10 points) à 4 426,19 points, accélérant sa chute en fin de séance, dans un volume de transactions de 5,8 milliards d’euros.
Le précédent plus bas de l’année pour le CAC 40, le 17 mars, se situait à 4 431,60 points à la clôture. Mais le plus bas en séance, 4 416,71 points le 17 mars également, n’a pas été atteint.
Depuis le début de l’année, la chute du CAC 40 atteint 21,16 % et depuis le début du mois, 11,73 %.
Ce matin, la Bourse de Paris a encore ouvert en baisse de 0,46 % à 4 405,62 points. Néanmoins, quelques minutes après l’ouverture, le CAC évoluait dans le vert. Toutefois, la tendance devrait demeurer fragile, après le plongeon de Wall Street hier soir en clôture ainsi que des marchés actions asiatiques ce matin

Même accès d’angoisse sur les Bourses européennes hier. La Bourse de Francfort a cédé 2,39 % et l’indice Eurostoxx 50, 2,7 %. A la Bourse de Londres, où les banques ont particulièrement souffert, l’indice Footsie-100 des principales valeurs est tombé à 5 518,20 points, un plus bas en clôture depuis le 20 mars. Le Dax, indice vedette de la Bourse de Francfort, a perdu 2,39 % à 6 459,60 points. La Bourse de Madrid a fini en nette baisse de 2,96 %. A Bruxelles, le Bel-20 a plongé de 4,64 %. La Bourse d’Amsterdam a clôturé en baisse de 3,08 %. A Milan, le SP/Mib a abandonné 2,12 %.
L’Eurostoxx a plongé 23,49 % depuis le début de l’année tandis que l’indice SP/Mib de Milan est de 23,81 % plus bas. Depuis début 2008, les indices de Londres, Paris et Madrid ont tous enregistré un recul entre 20 et 22 %.

La Bourse de New York a terminé en forte baisse, plombée par une avalanche de mauvaises nouvelles en provenance des entreprises et une flambée des cours du pétrole. Dans le rouge dès le début de la séance, Wall Street a reçu le coup fatal à moins de deux heures de la cloche avec un nouveau record de l’or noir alors que l’inflation se trouve ces derniers temps au centre de l’attention des investisseurs.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 3,01 %, terminant à un niveau inédit depuis septembre 2006. L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a lui reculé de 3,33 %.
Le Dow Jones a lâché 355,97 points à 11 455,86 points. L’indice Nasdaq a reculé de 79,89 points à 2 321,37 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a perdu 38,75 points à 1 283,22 points (- 2,93 %).
A la clôture jeudi le Dow Jones avait perdu 12 % et le Nasdaq 11 % par rapport à début 2008.

En Asie, le Nikkei a terminé sur un recul de 2,01 % à 13 544 points et Shanghai en chute libre de 5,57 %.

Des clôtures qui mettent fin à deux mois florissants entre la mi-mars et la mi-mai où l’on avait pu croire en une reprise des places boursières européennes et américaines, les investisseurs nourrissant l’espoir que la crise financière soit moins longue et la récession économique moins profonde que prévu initialement.
Mais depuis début juin, la Bourse s’inquiète de la persistance des difficultés des banques, de la baisse du moral des ménages et de la difficulté pour les banques centrales à aider la croissance dans un contexte inflationniste entretenu par des cours du baril au plus haut.
A plus court terme, la décision mercredi de la Réserve fédérale américaine de laisser ses taux directeurs inchangés et son discours laissant planer l’incertitude sur la prochaine évolution des taux ont provoqué un nouvel accès de faiblesse du dollar, faisant monter les cours du pétrole.
« Pour l’instant on est face à l’évidence de la catastrophe économique qu’est le pétrole cher. Il provoque de puissants arbitrages de consommation et comporte un caractère inflationniste durable. Ce cocktail ne peut qu'entraîner la récession », a souligné un vendeur d’actions parisien, interrogé par l’AFP.

Parmi les annonces qui ont également précipité hier cette dégringolade généralisée sur les places boursières, on citera en Europe l’annonce du groupe belgo-néerlandais Fortis qui a lancé un plan de solvabilité portant sur 8 milliards d’euros.
De l’autre côté de l’Atlantique, le secteur financier, qui n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise, a été pénalisé par un abaissement de recommandation des analystes de Goldman Sachs, qui ont en outre estimé que Citigroup et Merrill Lynch auraient besoin de lever davantage de fonds pour faire face à leurs pertes. Selon les analystes de Goldman Sachs, Citigroup (- 6,26 %) va procéder à de nouvelles dépréciations d’actifs et aurait besoin, tout comme Merrill Lynch (- 6,8 %), de lever davantage de fonds pour faire face à ses pertes.
Toujours dans le secteur financier, Bank of America (- 6,76 %) a confirmé qu’elle comptait mener à bien sa reprise de Countrywide Financial (- 3,49 %) au 1er juillet, en dépit de l’ouverture de plusieurs nouvelles procédures à l’encontre du premier prêteur hypothécaire du pays. La banque a indiqué qu’elle comptait supprimer 7 500 emplois à l’issue de la fusion.

Par ailleurs, le pétrole cher a une nouvelle fois plombé les marchés d’actions. Le cours du baril a dépassé pour la première fois de son histoire les 140 dollars à New York et à Londres peu après la clôture des places européennes.
A New York, le baril de « light sweet crude » pour livraison en août est monté à 140,39 dollars ; à Londres, où s'échange une qualité de pétrole plus lourde, le baril de pétrole Brent a atteint les 140,38 dollars.
Les cours du pétrole ont ainsi plus que doublé des deux côtés de l’Atlantique en un an.
Hier, ils gagnaient plus de 5 dollars par rapport à leur niveau de clôture, les investisseurs se ruant sur les marchés après un nouvel accès de faiblesse du dollar, monnaie dans laquelle est vendu le brut.
L’inquiétude des opérateurs a été alimentée par des propos du président de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, Chakib Khelil, qui a prévenu que le baril pourrait atteindre 150 à 170 dollars « cet été », dans un entretien à la chaîne de télévision française France 24. Le responsable du cartel n’a pas écarté une flambée estivale jusqu’à 300 dollars en cas d’intervention militaire en Iran...
Les marchés pétroliers craignent que l’offre de brut ne soit pas suffisante pour satisfaire une demande, sans cesse croissante, notamment dans les pays émergents.
Ce matin, le brut s’échange à 139,46 dollars.

La monnaie américaine est tombée à plus de 1,57 dollar pour un euro jeudi. Ce qui représente une opportunité pour les investisseurs hors zone dollar, cherchant à se protéger de l’inflation.
« Un cap psychologique a été franchi », commente Ben Tscocanos, analyste de Standard & Poor’s. « Les marchés semblent désormais à l’aise avec le pétrole cher car les investisseurs se saisissent maintenant de tout élément pouvant justifier des achats pour entrer sur le marché. Aujourd’hui c'est le dollar, demain ce serait une grève sur un site pétrolier au Nigeria par exemple », poursuivait-il.

Ce vendredi ne devrait guère être plus calme et plus serein sur les places boursières mondiales. Qui plus est, la journée est chargée en statistiques :
- aux Etats-Unis avec la publication des données sur les revenus des ménages et leurs dépenses en mai et l’indice du sentiment des consommateurs.
en juin, selon l’Université du Michigan.
- dans la zone euro : la balance des paiements en avril
- en France, de nombreuses statistiques sont également attendues : les résultats détaillés du PIB pour le premier trimestre, les prix à la production industrielle en mai, la confiance dans l’industrie en juin, la confiance des ménages en juin.
- en Allemagne, il faudra noter la parution des indices de confiance dans l’industrie et pour les ménages en juin également ainsi que l’indice des prix pour le mois qui se termine (données préliminaires).
- au Royaume Uni, les mêmes indices de confiance sont attendus.
- en Espagne, idem.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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