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Bourse de Paris : Une clôture en baisse qui ne surprend plus personne

Article du 24/06/2008

Mnemo : PXI


Après un début de séance en timide hausse, la Bourse de Paris a pris le chemin de la baisse, flirtant toujours avec ses plus bas niveaux de l’année. Sans grande surprise, le CAC termine ce soir en baisse de 0,83 % à 4 473,76 points.
Hier, l’indice a clôturé en très légère hausse : + 0,05 % à 4 511,37 points.

Le secteur de la construction est en tête des baisses, après l’avertissement sur résultats publié par le promoteur immobilier Les Nouveaux Constructeurs.
« Tout le monde est en train de se dire qu’on va avoir des preuves tangibles de la dégradation de la conjoncture dans les résultats trimestriels des entreprises publiés à partir de juillet. Ce qu’on n’a pas eu comme avertissements sur résultats au premier trimestre, on ne l’évitera pas au deuxième », explique un vendeur d’actions parisien.

Outre Atlantique, la correction est également à l’ordre du jour. La Bourse de New York s’est repliée dans les premiers échanges, pénalisée par l’avertissement sur résultats émis par le groupe de messagerie UPS.
Hier, Wall Street a été incapable de se décider suite au rebond inattendu du pétrole et à la persistance des craintes sur le secteur financier : si le Dow Jones et le SP 500 ont grignoté chacun 0,01 %, le Nasdaq a perdu 0,85 %.
Ce soir, vers 17h30, le Dow Jones reculait de 0,21 % à 11 817,93 points. Le Nasdaq Composite perdait 0,34 % à 2 377,69 points.

L’indice du Conference Board s’est établi à 50,4 ce mois-ci, contre 58,1 en mai. La confiance du consommateur américain s’est fortement dégradée pour revenir à son plus bas niveau depuis 16 ans, depuis février 1992. Le moral des consommateurs américains devrait continuer à se détériorer dans les mois à venir, annonce également l’institut privé de conjoncture Conference Board.
Cet indicateur était à 111,90 en juillet 2007. Il a perdu plus de la moitié de sa valeur en raison de la crise de l’immobilier, de la baisse des marchés financiers, de l’envolée des prix du pétrole et de l’accélération de la hausse des prix.
La composante sur la situation actuelle ressort en baisse à 64,5 en juin contre 74,2 en mai tandis que celle des anticipations recule à 41, contre 47,3 points le mois précédent.
Cette chute conforte les craintes des investisseurs qui redoutent que l’envolée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires affecte les dépenses de consommation. Or la consommation compte pour plus de deux tiers dans l’activité économique dans la croissance américaine.
Autre chiffre macroéconomique américain : les prix des logements individuels ont encore reculé en avril, selon une étude Standard & Poor’s/Case Shiller. Entre mars et avril, l’indicateur portant sur vingt zones urbaines a perdu 1,4 %. En rythme annuel, il a plongé de 15,9 %. « Le seul point positif réside dans le ralentissement du rythme de la baisse mensuelle observé sur la plupart des marchés », notent les auteurs de l’étude.

Parmi les annonces macro-économiques du jour plus près de chez nous, plusieurs chiffres ont été publiés en France ce matin.
On notera tout d’abord que les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont progressé de 2 % en mai sur un mois, après une baisse de 0,9 % en avril, en données corrigées des variations saisonnières. De mai 2007 à mai 2008, la consommation des produits manufacturés, qui représente environ un quart de la consommation des ménages en France mais constitue un bon indicateur de la tendance générale, progresse de 3,1 %, selon l’INSEE.
Dans le seul champ « commerce » (commerce de détail), les dépenses ont augmenté de 1,5 % en mai, après avoir baissé de 0,8 % en avril. La consommation des ménages progresse dans tous les secteurs des produits manufacturés, particulièrement dans les biens durables (+ 2,8 % après - 0,3 %) qui se redressent sous l’impulsion des achats d’automobiles (+ 5,6 % après - 1,7 %). Sur les douze derniers mois, les dépenses de consommation en biens durables sont en hausse de 7,3 % tandis que les achats d’automobiles augmentent de 9,3 %.
Les dépenses en équipement du logement progressent elles aussi mais moins rapidement (+ 0,6 % après + 1,1 %).
En mai, les dépenses de consommation en « textile-cuir » rebondissent aussi après trois mois de baisse continue (+ 4,3 % après - 2,8 %). Sur un an, la hausse n’est toutefois que de 2 %.
Les dépenses des ménages en « autres produits manufacturés » (pharmacie, pièces automobiles, édition, bricolage, horlogerie, parfumerie, photo, etc.) augmentent elles aussi en mai (+ 0,4 % après - 0,5 % en avril). De mai 2007 à mai 2008, ces dépenses ont augmenté de 0,6 %.
Toujours dans l’Hexagone, un « petit » soulagement vient aussi du maintien de l’indice du moral des industriels qui reste à 102 points en juin, après le « net fléchissement » observé en mai, indique l’INSEE. Le moral des industriels avait chuté de quatre points en mai et de deux points en avril.
« A 102, il (le moral des industriels, ndlr) est demeuré au-dessus de sa moyenne de long terme, mais aussi au plus bas depuis décembre 2005 », explique Mathieu Kaiser, chez BNP Paribas.
Pour Marc Touati de Global Equities, le climat des affaires dans l’industrie fait du « surplace ». « En se stabilisant à 102, celui-ci confirme la forte baisse des derniers mois, montrant par là même que la croissance industrielle restera très molle, sans pour autant s’effondrer ».
« La situation n’est pas catastrophique, mais la production pourrait se ralentir, voire baisser au cours des semaines et des mois à venir », estime pour sa part Alexander Law, du cabinet Xerfi.
Le secteur immobilier français ne se porte guère mieux. Les mises en chantier de logements ont baissé de 21,6 % entre mars et mai à 83 166 unités. Les permis de construire ont également diminué de 19,9 % à 112.933 unités, selon le ministère de l’Ecologie. Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est en repli de 2,6 %, à 410 032 unités. Le nombre de permis recule de 10,7 % à 511 377 unités.
Concernant les mises en chantier, les logements individuels régressent fortement sur les trois derniers mois de 31,1 % à 39 343 unités et de 8,5 % sur un an à 210 137 unités. Les logements collectifs baissent de 7,4 % sur le trimestre à 40 077 mais progressent sur un an de 5,7 % à 180 930. Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantier ont reculé sur les 12 derniers mois de 5,7 %.

En Allemagne, moins bonne nouvelle en revanche. L’indice avancé du moral des consommateurs est tombé à 3,9 pour le mois de juillet après 4,7 en juin, selon l’institut GfK. « La montée en flèche des coûts de l’énergie et la menace d’une autre hausse importante du prix de l’essence ne font qu’aggraver de plus en plus l’état d’esprit des consommateurs allemands », explique l’institut.

A suivre demain :
- aux Etats-Unis : les commandes de biens durables en mai, les ventes de logements neufs le mois dernier et la publication des stocks de pétrole hebdomadaire.
- dans la zone euro : les entrées en commandes dans l’industrie en avril.

Dans des marchés particulièrement nerveux, la nouvelle flambée des cours du pétrole inquiète les opérateurs. Le prix du baril progresse de 0,5 % à près de 138 dollars sur fonds de tensions géopolitiques au Moyen-orient et au Nigeria.
Victime de la cherté du pétrole, le groupe chimique Dow Chemical a décidé de relever jusqu’à 25 % ses prix en juillet et d’arrêter ou de réduire sa production sur plusieurs sites aux Etats-Unis et en Europe.

Les investisseurs restent suspendus à la décision de la Réserve fédérale qui tient son comité de politique monétaire et dont le verdict devrait être rendu public demain.
Le marché anticipe que la Fed délivre un message contre l’inflation, alimentée par la faiblesse du dollar et le pétrole cher, et donc emboîte le pas d’une Banque Centrale Européenne décidée à monter ses taux directeurs en juillet.
La Fed a ramené son taux directeur de 5,25 % en septembre à 2 % actuellement pour éviter une entrée en récession de l’économie américaine.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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