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Pétrole : Que faire au Nigeria ?

Article du 24/06/2008

La carotte ou le bâton ? Que faire pour arrêter l’hémorragie pétrolière au Nigeria qui paye un tribut de plus en plus lourd à l’insécurité et la violence dans le delta du Niger : méthode douce ou manière forte?
Après l’attaque la semaine dernière sur Bonga, un important champ « deep offshore » de Shell à 120 km des côtes au large de Lagos, tout le monde est convaincu qu’il faut faire quelque chose et vite. Mais quoi ? Les avis sont partagés tant les risques sont grands.
Hier, les plus hauts responsables militaires et de sécurité du pays se sont réunis à Abuja pour tenter de formuler une réponse. Ils sont restés muets à la sortie du meeting avec les patrons des principales multinationales.
En arrivant au pouvoir il y a un an, Umaru Yar'adua avait semblé vouloir plus privilégier la voie du dialogue que son prédécesseur, le général Olusegun Obasanjo. Pour certains acteurs étrangers, c’est au Nigeria de gérer les problèmes de sécurité, disent-ils à demi-mot. Le président Yar’Adua a fait un effort dans ce sens mais bien maigre : il a donné l’ordre de renforcer la sécurité de toutes les installations pétrolières dans le Delta et la marine a envoyé sur Bonga deux petits navires de guerre équipés de canons de 30 mm.
« Il faut la carotte et le bâton. C’est très important de développer cette région du Delta, négligée trop longtemps, mais il faut rétablir l’ordre », affirme à l’AFP un responsable nigérian sous couvert d’anonymat.
Tout le monde reconnaît désormais que l’une des explications de cette violence qui depuis deux ans fait perdre au pays un quart de sa production, c’est le sous-développement du Delta du Niger. C’est sur ce terreau de misère qu’est apparu début 2006 le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (MEND), aujourd’hui le plus actif et redouté mouvement armé de la région.
Il y a beaucoup à faire et la volonté manque souvent. Le gouvernement a maintes fois annoncé mais jamais tenu un sommet sur la région. Le MEND, qui a décrété dimanche une trêve unilatérale « pour donner une nouvelle chance à la paix et au dialogue », n’a de toute façon aucunement l’intention de participer à un quelconque sommet tant que son dirigeant, Henry Okah, actuellement jugé à huis clos dans le centre du pays, ne sera pas libéré.
Craignant probablement un engrenage encore plus destructeur, le principal parti d’opposition, Action Congress, met en garde contre l’éventuelle tentation du pouvoir de lancer une grande opération militaire de « nettoyage », en prélude à un hypothétique sommet sur le Delta.
Plus que jamais le Nigeria pèse négativement sur le marché. Le pays, qui était le premier producteur de brut sur le continent africain, est passé au deuxième rang en avril, derrière l’Angola, selon l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

Francebourse.com, avec AFP

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