La Banque Centrale Européenne (BCE) n’en démord pas. En pleine période d’inflation, l’institution monétaire européenne poursuit son combat contre les « effets de second tour ».
Dans son bulletin mensuel, paru aujourd’hui, la BCE met en garde contre des hausses salariales élevées sur fond de risques inflationnistes persistants et d’affaiblissement de l’économie. « Il est toujours crucial d’éviter de larges effets de second tour dans la fixation des salaires et des prix » qui pourraient conduire à une surchauffe inflationniste durable, écrit l’institut monétaire dans ce rapport. Les taux d’inflation grimpent déjà depuis l’automne, ce qui entame le pouvoir d’achat des ménages et conduit les syndicats à réclamer des hausses salariales conséquentes. Pourtant, la BCE n’a de cesse d’appeler à la modération salariale craignant que de telles solutions de hausse de salaires ne soient que des mauvaises solutions. La BCE craint que cela ne conduise à un dérapage durable et incontrôlable des prix.
Au-delà, le danger d’une nouvelle flambée des prix des matières premières et des aliments reste aigu, selon les banquiers centraux. L’inflation a atteint un record de 4 % (chiffre révisé) en juillet dans la zone euro. De quoi conforter la BCE dans sa politique de taux, qu’elle a fixé à 4,25 %. La BCE attend un taux annuel d’inflation de 3,6 % en 2008 (contre une prévision précédente de + 3 %) et de 2,6 % (contre + 2,2 %) en 2009.
Les experts ajoutent que l'inflation devrait dépasser le plafond de 2% visé par la BCE en 2010 encore.
L’inflation n’est pas le seul souci. La BCE reconnaît dans son rapport que la croissance du deuxième trimestre a été plus faible que celle du premier et que les perspectives pour l’économie demeurent incertaines en raison notamment de la très forte volatilité des prix des matières premières et des tensions persistantes sur les marchés financiers. Selon le rapport mensuel de la banque centrale, la croissance économique dans la zone euro est maintenant attendue à 1,3 % l’an prochain, contre un objectif précédent de 1,6 % selon l’enquête publiée en mai. Pour 2008, les prévisions sont maintenues à 1,6 %.
