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BCE : La zone euro va devoir attendre longtemps sa baisse de taux directeurs

Article du 02/06/2008

L’économie de la zone euro s’essouffle mais l’inflation record empêche une baisse de taux directeurs : la Banque Centrale Européenne est prise au piège et semble condamnée à l’immobilisme.
Le statu quo est à nouveau attendu pour la réunion de cette semaine. Le principal taux directeur de la zone euro - qui détermine le niveau du crédit pour les entreprises et les particuliers - devrait rester à 4 % à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de jeudi.
Cela fera un an qu’il stationne à ce niveau.
Entre-temps, la crise financière liée à la débâcle des crédits immobiliers à risques américains s’est propagée : les Etats-Unis, au bord de la récession, ont plusieurs fois réduit leur taux, la Grande-Bretagne aussi. La BCE non. Pire, l’institution européenne n’hésite pas à menacer implicitement de relever le loyer de l’argent pour combattre les menaces d’une surchauffe inflationniste.
La BCE constate avec inquiétude la flambée des cours de l’or noir qui n’est plus provisoire, comme elle l’analysait au début. En mai, le pétrole cher a de nouveau propulsé comme en mars l’inflation à 3,6 % sur un an, un pic depuis la création de la zone euro en 1999, selon un chiffre provisoire d’Eurostat. Les récents indices de confiance en zone euro montrent que « la consommation pourrait devenir le talon d’Achille de la croissance économique », estime la banque Helaba dans une note. Le danger d’une spirale inflationniste - alimentée par des augmentations élevées de salaires - reste aigu. Un scénario catastrophe pour les banquiers centraux, dont la mission première est de garantir des prix stables.
L’institution doit aussi livrer jeudi ses nouvelles prévisions trimestrielles. Sont attendues une forte révision à la hausse de la projection d’inflation cette année et une à la baisse des perspectives de croissance pour 2009. De quoi alimenter « les peurs d’une augmentation des taux directeurs », reconnaît la banque Helaba dans une étude. Malgré tout, une telle décision reste « improbable », estime Monika Wohlmann, analyste chez WestLB, sur fond de « crise financière loin d’avoir été surmontée et de cours élevé du pétrole, qui font grimper l’inflation mais freine l’économie ».
Une réduction de taux n’est pas plus à l’agenda, du moins pas le quatrième trimestre. Un tour de vis monétaire ne ferait qu’ « exacerber la situation et rendre une récession plus probable », argumente Jörg Krämer, chef économiste à la Commerzbank, et la BCE n’aura sans doute pas à aller jusqu’à cette extrémité.

Francebourse.com, avec AFP
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