Alors que l’enquête poursuit son cours sur les agissements frauduleux qui ont coûté quelque 5 milliards d’euros à la Société Générale, Christian Noyer, revient dans un entretien publié sur le site de Paris-Match sur l’insuffisance de moyens de contrôles internes au sein de la banque. Le gouverneur de la Banque de France explique que la Commission bancaire, l’organe de contrôle des banques que préside Christian Noyer, avait « détecté et signalé » ce problème « lors des précédentes missions ».
La Commission bancaire a effectué 17 contrôles dans divers départements de la Société Générale entre 2006 et 2007, avait précisé le gouverneur fin janvier. Elle avait par ailleurs envoyé le 19 mars 2007 une « lettre de cadrage » au PDG de la Société Générale lui demandant notamment de « maintenir une extrême attention à tout risque opérationnel » (fraude, erreur humaine, panne informatique), avait indiqué de son côté la secrétaire générale de la Commission bancaire, Danièle Nouy, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale.
Pourquoi n’a-t-elle rien vu des fraudes de Jérôme Kerviel lors de ces « contrôles réguliers » ? Christian Noyer répond que ces contrôles ne portaient « jamais sur des personnes ». « On ne met pas un policier derrière chaque citoyen », a-t-il comparé.