France Bourse
Abonnez-vous

Quand les fonctionnaires s’y mettent

Article du 20/11/2007
Les fonctionnaires rejoignent cheminots et traminots au septième jour de grève. Aux revendications sur les retraites s’ajoutent désormais celles sur le pouvoir d’achat et sur la Fonction Publique. Une journée sociale qui s’annonce donc chargée.
Dans les transports en commun, les usagers sont contraints une fois de plus à prendre leur mal en patience même si la situation tend à se rétablir. Le trafic RATP se présentait « un peu mieux que prévu » ce matin, avec en moyenne un métro sur trois et 40 % des bus, mais un trafic nul sur la ligne B du RER et limité à 15 % sur la ligne A.
A la SNCF, la circulation des trains est « conforme aux prévisions » : de deux à quatre trains par heure pour les RER A, B, C, D et E en heures de pointe et un train sur deux environ pour les Transiliens. Un TER sur deux devrait circuler. Quelque 350 TGV sur 700 sont programmés, dont 13 allers et retours Paris-Strasbourg, 14 AR pour Lille, 13 AR pour Lyon.
Enfin, sur les routes d’Ile-de-France, où la pluie a fait son apparition, près de 300 kilomètres de bouchons s’étaient formés ce matin.
A prévoir également aujourd’hui, des perturbations dans certains aéroports à cause d’un préavis de grève des aiguilleurs du ciel. A Orly-Ouest, seuls deux vols, un de la compagnie Iberia et un d’Air France, étaient annulés ce matin. Mais plusieurs vols enregistraient des retards jusqu’à 45 minutes. A Marseille, sept navettes vers Paris-Orly d’Air France ont été annulées pour la journée et quatre à Nice, selon les directions d’aéroports. A Toulouse-Blagnac, Air France a annulé deux rotations Toulouse-Orly ce matin et quelques retards sont annoncés.

Les fonctionnaires en plus

La mobilisation sociale devrait atteindre un pic ce mardi avec l’entrée dans la danse des 5,2 millions de fonctionnaires, appelés par les huit syndicats de la Fonction publique à cesser le travail pendant 24 heures pour leur pouvoir d’achat et contre les réductions d’effectifs (22 900 postes en moins en 2008).
Chez les fonctionnaires, le gros des arrêts de travail devrait venir de l’Education nationale.
Des écoles primaires seront fermées et des cours annulés dans les collèges et lycées aujourd’hui, selon le premier syndicat d’enseignants, la FSU. Près de 50 % des enseignants devraient être absents.
Certains hôpitaux devraient tourner au ralenti. Les deux principaux syndicats de médecins des hôpitaux, CPH et INPH, ont apporté leur « plein soutien » à la grève « pour la défense du service public hospitalier et contre les dérives de l’hôpital entreprise ».
Aux impôts, le Syndicat national unifié des impôts (Snui-FDSU), premier du secteur, a appelé les agents à la grève pour dénoncer « la logique du ‘moins d’Etat, moins de service public’ ».
A la Banque de France, trois syndicats appellent à la grève contre « l’insuffisance des effectifs ».
Les employés de La Poste et de France Télécom sont également appelés à se mettre en grève pour le service public, la défense de leurs conditions de travail et contre les restructurations.
Des employés de Météo France devraient enfin manquer à l’appel.
Des manifestations de fonctionnaires auront lieu en province et à Paris, où le défilé partira à 14 heures de la place d’Italie jusqu’aux Invalides.
Enfin, le mouvement de protestation contre la loi Pécresse d’autonomie des universités pourrait connaître un tournant, en fonction de l’ampleur de la participation étudiante aux côtés des enseignants en grève. Quarante-quatre sites universitaires étaient perturbés hier à des degrés divers, dont 29 bloqués en tout ou partie, des chiffres stables depuis une semaine. Le mouvement menace également de faire tache d’huile dans les lycées. Cinq établissements secondaires sont bloqués à Lille et en Basse-Normandie.

Dans l’attente d’une intervention présidentielle

Ce matin, à l’aube d’une nouvelle journée de grève, les médias se focalisaient sur l’absence médiatique de Nicolas Sarkozy, lequel pourrait faire un discours en milieu de semaine. Intervention attendue alors que François Fillon occupe pour l’heure le devant de la scène.
Le Premier ministre a réaffirmé hier soir sa détermination à réformer les régimes spéciaux de retraite, assurant qu’il ne « céderait pas parce qu’il y a des trains qui ne roulent pas, des bus qui sont bloqués ou des métros qui ne fonctionnent pas ».
Pour le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth, qui s’attend à une « forte » mobilisation, il est vrai que les fonctionnaires ne gagnent « pas très bien leur vie », a-t-il déclaré sur France Inter. Mais « ce n’est pas vrai que le pouvoir d’achat aujourd’hui des fonctionnaires s’est amenuisé en 2007 », contrairement à ce qu’affirment les syndicats, qui réclament une revalorisation du point d’indice (qui sert de calcul de base pour le salaire des fonctionnaires) au titre de 2007.
« Mais en même temps, pour gagner mieux leur vie, il faut accepter de prendre plus de responsabilités, faire plus d’heures supplémentaires, (...) et il faut aussi accepter qu’il y ait moins de fonctionnaires », a-t-il ajouté. « La Fonction publique ne peut plus rester comme elle est actuellement, (...) encadrée par un statut qui ne laisse plus libre d’avoir un parcours professionnel suffisamment épanouissant », a déclaré Eric Woerth.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP




Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Avis JDH
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales